: Vidéo "Les gens à qui je parle le plus c'est à mes vaches et à mon chien", confie un agriculteur
Il souhaitait suivre le quotidien d'un agriculteur. Il ne s'attendait pas à être témoin de sa descente aux enfers. Le documentaire "Cyrille, agriculteur, 30 ans, 20 vaches, du lait, du beurre, des dettes", c'est le résultat de cette rencontre. Le réalisateur Rodolphe Marconi raconte.
"Je voudrais qu'il trouve un travail et qu'il puisse avoir sa maison à lui, son appartement, un studio, rien du tout, quelque chose qui soit à lui. J'aimerais qu'il trouve l'amour. Qu'il connaisse ce que c'est que les amis, d'aller boire un verre dans un bar, d'aller manger une pizza."
Dans son dernier documentaire "Cyrille, agriculteur, 30 ans, 20 vaches, du lait, du beurre, des dettes", Rodolphe Marconi a suivi Cyrille, un agriculteur auvergnat. Leur première rencontre a eu lieu en juillet 2018. Alors en vacances sur la côté Atlantique, le réalisateur voyait Cyrille tous les jours, seul sur la plage. Après quelques échanges, il comprend que Cyrille est agriculteur, "qu'il n'avait jamais vu la mer", "qu'il n'a pas de dimanche, pas de vacances, pas de Noël, rien du tout".
Le début du cercle infernal
Rodolphe Marconi décide donc de le suivre pour son documentaire. Il était loin d'imaginer qu'il allait assister à sa descente aux enfers : très vite, Cyrille s'est retrouvé avec des dettes impossibles à rembourser. La raison : le décès de 8 de ses vaches et la sécheresse diminuant drastiquement la quantité d'herbe. "Pas d'herbe, les vaches font moins de lait. Du coup pas de foin pour les faire tenir l'hiver, du coup faut acheter de l'aliment. Pour acheter de l'aliment, il faut de l'argent. (…) Et puis c'est la spirale infernale", raconte Cyrille.
Quand ils arrivent chez Cyrille, ils (ndlr. Les huissiers) voient bien qu'il n'y a plus rien à prendre, quoi, à part un tracteur qui ne marche pas très bien, quelqu'un qui est dans la merde jusqu'au cou.
Rodolphe Marconià Brut.
Aujourd'hui, Cyrille cherche du travail et la liquidation judiciaire de sa ferme a été prononcée. "S'il y a un message, ce serait ça : quand vous allez faire vos courses, pensez à eux. Voilà. Et parfois vos carottes ou vos pommes de terre, vous ne les paierez pas plus cher chez le petit producteur, il suffit de chercher", conclut le réalisateur.
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