Angoulême : des agriculteurs remettent à un directeur d'hypermarché le trophée du "fumier d'or"
La question du pouvoir d'achat touche également les agriculteurs, en pleine négociations sur les prix avec la grande distribution. En Charente, éleveurs et producteurs accusent l'enseigne Leclerc de brader leurs produits. À Angoulême, ils ont décerné au directeur d'un hypermarché le trophée du "fumier d'or".
Dans les rayons d'un hypermarché d'Angoulême (Charente), les éleveurs de la FNSEA chassent les prix bas. "Une épaule à 1,89 euro, on sait que théoriquement on a un coût de production à 1,69, un prix d'abattage de 30 centimes. Pour être bien, il faudrait qu'elle soit à bien plus de 2 euros", explique Yohan Guedon, producteur de porcs à Edon (Charente). Soutenir les agriculteurs, ou préserver son pouvoir d'achat ? De nombreux consommateurs n'ont souvent pas le choix. "Quand on n'a pas les moyens et qu'on veut se nourrir, on prend ce qu'il y a", confie l'un d'eux.
Le trophée du "fumier d'or"
Les prix ne permettaient pas une juste rémunération des agriculteurs. "Vendre une baguette à 29 centimes, c'est se moquer des boulangers, des artisans, mais c'est aussi se moquer des producteurs", estime Jean-Bernard Sallat, président de la FNSEA 16. Pour marquer le coût, ils ont remis au directeur du supermarché le trophée du "fumier d'or". Simon Ricaud, le directeur de l'hypermarché, assure comprendre les agriculteurs, mais se dit impuissant. "Ce sont des opérations nationales, en local on n'a pas la main sur des promotions", affirme-t-il. Les négociations tarifaires entre les agriculteurs et la grande distribution s'achèveront le 1er mars.
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