Agriculture : le compte n'y est "absolument pas", dénonce la Confédération paysanne après l'annonce de nouvelles mesures par le gouvernement

Si les annonces du gouvernement pour les agriculteurs ont rencontré un écho positif des syndicats majoritaires, ce n'est pas le cas de la Confédération paysanne, syndicat qui lutte contre l'industrialisation de l'agriculture.
Article rédigé par franceinfo
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Une manifestation d'agriculteurs dans le centre-ville de Dijon, le 10 avril 2024. (EMMA BUONCRISTIANI / MAXPPP)

"Il n'y a pas eu de consultations depuis la mi-mars auprès de la Confédération paysanne, alors qu'on avait remis une liste de revendications", déclare samedi 27 avril sur franceinfo Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne. "On n'a pas eu de contacts ces dernières semaines et je découvre presque en même temps que vous ces nouvelles annonces", ajoute-t-elle, alors que le gouvernement a rendu publiques des mesures "complémentaires" en faveur des agriculteurs, dans l'espoir de clore la crise qui a provoqué des blocages au début de l'année. 

Parmi les mesures annoncées samedi par le gouvernement, il y a la question de la réforme des retraites agricoles, dont la mise en œuvre technique faisait débat et qui s'appliquera bien "dès 2026" sur les 25 meilleures années de carrière. "Ça va changer le type de cotisations et ça laissera sur le bord de la route une quantité d'agriculteurs, qui n'ont pas les 25 meilleures années", déplore la porte-parole de la Confédération paysanne.

Elle pense notamment à "nos collègues des DROM, départements et régions d'Outre-mer, qui ont des retraites agricoles en dessous de 500 euros, eux ne sont pas concernés par cette mesure". Il y a aussi "les femmes, les paysannes qui ont des retraites, pour l'immense majorité d'entre elles, en dessous de 1 000 euros. Elles non plus ne sont pas concernées, ni les carrières incomplètes et c'est vraiment inacceptable", pour Laurence Marandola, pour qui, sur les retraites, le compte n'y est "absolument pas".

"Protéger" les agriculteurs face aux pesticides

Quant à la mise en pause du plan Ecophyto, "on n'est pas très optimistes sur le sujet", car "pour nous, les agriculteurs ont besoin d'être protégés par rapport aux pesticides les plus dangereux", parce que "les paysans sont les premières victimes dans l'utilisation de certains produits". Laurence Marandola appelle à l'interdiction "des molécules les plus dangereuses sans attendre d'hypothétiques alternatives, c'est la santé qui prime d'abord et on aimerait qu'Ecophyto soit un vrai engagement vers une sortie déterminée des pesticides les plus dangereux", lance-t-elle.

Malheureusement, "ce n'est vraiment pas le chemin que ça prend", au regard "des réunions qu'on a pu suivre ces dernières semaines". "Il faut arrêter ce déni, on l'a vu avec le chlordécone", en Guadeloupe et en Martinique.

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