A cause du réchauffement climatique, les insectes nuisibles, plus nombreux et plus gourmands, vont ravager plus de cultures
Une étude publiée dans la revue "Science" estime que la production agricole mondiale risque de voir son rendement réduit à cause des insectes.
Le réchauffement climatique a un impact direct sur les cultures, mais aussi sur ses ravageurs. La hausse des températures pourrait stimuler la croissance des insectes et leur appétit, y compris celui des nuisibles qui dévorent par exemple le maïs, le riz et le blé. Des chercheurs de l'Université de l'Etat de Washington en concluent, dans une étude parue jeudi 30 août dans la revue Science (en anglais), que la production agricole mondiale pourrait voir son rendement réduit.
Les insectes ont tous en commun de manger plus quand il fait plus chaud. Dans les régions tempérées, la hausse des températures va en outre permettre aux insectes de se reproduire plus vite. "Il y aura plus d'insectes, et ils mangeront plus", résume Curtis Deutsch, l'un des auteurs de l'étude, professeur d'océanographie à l'Université de Washington. La France, l'Europe et les Etats-Unis, grands producteurs de céréales, seront plus touchés que les pays des régions tropicales, comme le Brésil ou le Vietnam, où les insectes profitent déjà au maximum des conditions météo.
La France parmi les pays les plus touchés
Evaluer la perte agricole supplémentaire est un exercice difficile auquel les chercheurs se sont néanmoins livrés, en simulant l'impact d'une hausse de température de 2°C sur le métabolisme des insectes et en calculant l'appétit supplémentaire ainsi engendré. Leur calcul ne prend pas toutefois pas en compte l'éventualité d'une utilisation plus importante de pesticides ou d'autres changements pour prévenir ces ravages.
Selon leurs estimations, Etats-Unis, France et Chine subiraient les plus fortes pertes. Pour la France, ils estiment que la perte actuelle due aux insectes représente 6,6% de la production pour le maïs, et que cette perte passerait à l'avenir à l'équivalent de 9,4%. Une espèce invasive devrait particulièrement en profiter : le puceron russe du blé. Ce puceron vert d'un ou deux millimètres a colonisé les Etats-Unis dans les années 1980 et s'attaque au blé et à l'orge.
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