Près de 4 chômeurs sur 10 se disent victimes de discrimination à l'embauche
Apparence physique, sexe, origines, 37% des demandeurs d'emploi ont déjà subi une discrimination lors d'un entretien d'embauche, un envoi de CV, ou lors de l'accès à l'emploi.
Près de quatre demandeurs d'emploi sur dix, exactement 37%, affirment avoir déjà été personnellement victimes d'une discrimination à l'embauche. C'est ce qui ressort d'une enquête Ifop* pour le Défenseur des droits, publiée lundi 7 octobre. Quatre sources possibles de discriminations sont désignées par plus de 20% des demandeurs d'emploi, avec par ordre d'importance : l'apparence physique (obésité, vêtements, etc.), le fait d'être chômeur, le sexe ou les origines (couleur de peau, nationalité, accent, etc.). Viennent ensuite le handicap, l'âge avancé, le lieu d'habitation. L'orientation sexuelle, les opinions politiques ou syndicales sont très peu citées.
Plus de discrimination sur CV en ZUS
Pour les demandeurs d'emploi résidant en zone urbaine sensible (ZUS), les origines s'avèrent être le premier critère discriminant (cité à 48%, contre 23% pour la population des demandeurs d'emploi en France entière). Comparativement, ces chômeurs déclarent cependant moins souvent que l'ensemble des demandeurs d'emploi avoir vécu une ou plusieurs discriminations (29% au lieu de 37%). Une majorité des demandeurs d'emploi concernés rapportent que la discrimination a eu lieu au moment d'un entretien d'embauche, davantage qu'à l'occasion de l'envoi du CV. Les habitants des zones rurales ou de ZUS témoignent beaucoup plus souvent d'une discrimination sur CV.
De façon plus générale, 87% des demandeurs d'emploi considèrent que les discriminations sont fréquentes au moment d'accéder à un emploi. Etre enceinte est alors le critère perçu potentiellement comme le plus discriminant par les personnes interrogées. Sont ensuite cités l'âge, les critères physiques (obésité, handicap), une identité sexuelle transgenre, l'origine étrangère, le lieu de résidence et enfin le fait d'être syndiqué.
* Ce sondage a été mené d'une part auprès d'un échantillon représentatif de 1 004 demandeurs d'emploi de la France entière, interrogés en ligne du 27juin au 16 juillet, et d'autre part auprès d'un échantillon de 502 chômeurs résidant en zone urbaine sensible, questionnés par téléphone du 27 juin au 4 juillet.
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