Cet article date de plus de huit ans.

Plan "500 000 formations supplémentaires" : quelle efficacité pour les demandeurs d'emploi ?

Les chiffres du chômage pour le mois de septembre seront publiés mardi 25 octobre. En attendant, franceinfo se penche sur la mise en œuvre du plan "500 000 formations supplémentaires" annoncé en janvier par François Hollande.

Article rédigé par Sarah Lemoine, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Fin septembre, Pôle emploi a recensé 3,49 millions de demandeurs d'emploi en métropole, selon le ministère du Travail.  (MAXPPP)

En fin de journée, mardi 25 octobre, seront dévoilés les chiffres du chômage pour le mois de septembre 2016, après une hausse en août, la plus forte depuis trois ans. L'occasion pour franceinfo de se pencher sur le plan "500 000 formations supplémentaires" lancé en janvier par François Hollande.

Objectif de ce plan : faire entrer un million de demandeurs d'emploi en formation d'ici la fin de l'année, soit deux fois plus qu'en 2015, et ce grâce à une enveloppe exceptionnelle d'un milliard d'euros, financée principalement par l'État.

Selon Pôle emploi, le plan est bel et bien sur les rails puisque 740 000 chômeurs sont déjà en formation ou en passe de l'être. Illustration au Pôle emploi de Montrouge, dans les Hauts-de-Seine.

Favoriser le retour à l'emploi

Cette grande agence près de Paris suit 11 000 demandeurs d'emploi. L'an dernier, 288 d'entre eux ont obtenu une formation. Cette année, grâce aux financements supplémentaires, ils pourraient être un millier. Pour atteindre cet objectif, ce Pôle emploi a repris tous les projets qui n'avaient pas pu être financés jusque-là. Il a également ciblé des chômeurs susceptibles de partir en formation sur des métiers prioritaires, comme les services à la personne ou la restauration, principalement des jeunes sans qualification, des chômeurs longue durée et des seniors.

Seulement, toutes les demandes de formation ne sont pas satisfaites. Beaucoup de chômeurs se voient proposer un rendez-vous approfondi avec un conseiller pour mieux cerner leurs besoins.

Un chômeur sur trois contacté par Pôle emploi part en formation

"Certains projets ne sont pas vraiment réfléchis, explique Magali Barral Collas, directrice du Pôle emploi de Montrouge, on ne fait pas une formation pour faire une formation. On fait une formation pour un retour le plus rapide possible à l’emploi. Le rôle du conseiller c’est de bien orienter la personne et de lui montrer que, oui, il a ce projet de formation mais est-ce qu’il est réalisable ? Il peut s’avérer que le conseiller dise non bien qu’on ait des moyens supplémentaires." En revanche, quand le projet est solide, tout peut aller très vite. En Île-de-France, sur les 677 000 chômeurs sans aucune activité, 64 000 sont déjà en cours de formation ou l'ont terminée. 

C'est le cas de Habiba Ouedraogo, 34 ans, qui a perdu son emploi  dans la finance il y a un an. "Aujourd’hui j’ai le projet d’ouvrir une boulangerie-pâtisserie, explique-t-elle. Pôle emploi a financé différentes formations, en anglais, en chinois puisqu’il y a des touristes dans le quartier près du Château de Versailles et une formation aussi en hygiène-sécurité alimentaire, ce qui est indispensable. J’ai démarré la formation en septembre et elle se termine en novembre."

J'ai eu la chance de tomber sur une conseillère très réactive

Habiba, demandeuse d'emploi

Mais l'enveloppe allouée par l'État est-elle utilisée à bon escient ? Non, répondent des syndicats de Pôle emploi, qui dénoncent des formations parfois trop courtes ou pas assez qualifiantes, voire une manipulation statistique pour faire baisser les chiffres du chômage. La direction rétorque - sondage à l'appui - que 89% des personnes formées sont satisfaites. 

L'État s'engage à évaluer l'efficacité du dispositif

La ministre du Travail, Myriam El Khomri, déplore la polémique lancée par les syndicats : "Quand vous voyez quels étaient les parcours d’obstacle pour obtenir une formation sur certains métiers et, aujourd’hui, quand on voit à quel point ça a facilité les choses, je pense que la réponse est là."

La ministre du Travail s'engage à évaluer l'efficacité du plan "500 000 formations supplémentaires", notamment sur le taux de retour à l'emploi durable des chômeurs qui en ont bénéficié. Cette évaluation conditionnera une éventuelle prolongation de ce plan pour l'an prochain.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.