Hausse du chômage en août : "On n'a pas essayé l'essentiel"
La France a enregistré en août la plus forte hausse de chômage depuis trois ans. Selon l'économiste Bertrand Martinot, "c'est un très mauvais chiffre qui annule quelques bons chiffres du début d'année".
Avec une progression de 1,4% par rapport au mois précédent, la France a enregistré en août la plus forte hausse de chômage depuis trois ans. Pour Bertrand Martinot, économiste et conseiller de Valérie Pécresse à la région Ile-de-France, invité mardi 27 septembre de franceinfo, le gouvernement "n'a pas essayé l'essentiel" pour faire baisser le chômage.
franceinfo : Etes-vous surpris par l'ampleur de la hausse ?
Bertrand Martinot : Ce qui est remarquable, c'est que cela touche toutes les tranches d'âge, toutes les catégories, toutes les régions. C'est effectivement un très mauvais chiffre qui annule quelques bons chiffres du début d'année. Il n'y a pas de véritable reprise. Il y a certes des créations d'emplois, en tout cas jusqu'au 2e trimestre. On a 140 000 créations d'emplois sur un an. Mais ce n'est pas suffisant pour absorber l'évolution de la population active. L'ampleur du chiffre est un peu surprenante mais la tendance sur un an est à moins 11 000 demandeurs d'emploi. Autant dire zéro.
Le gouvernement évoque la baisse du tourisme à cause des attentats...
C'est forcément une partie des raisons mais on constate qu'il y a un effondrement dans toutes les régions y compris celles qui ne sont pas très touristiques. Il y a une dégradation très forte, y compris chez les adultes et les seniors qui ne sont pas des saisonniers en général. C'est une partie de l'explication mais cela n'explique pas tout.
Que peut encore faire le gouvernement pour infléchir la courbe du chômage ?
Tant que vous êtes entre 1 et 1,5 de croissance, vous pouvez difficilement faire baisser le chômage. (…) On n'a pas essayé l'essentiel. C’est-à-dire que le gouvernement avait une extraordinaire fenêtre de tir pour faire une réforme du marché du travail. En particulier du droit du travail avec une conjonction macro-économique qui n'était pas trop mauvaise, des taux très bas, un prix du pétrole très bas. Il n'a pas utilisé cette opportunité puisque la loi El Khomri est très en deçà de ce qu'il faudrait faire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.