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Les contrats de génération vont-ils vraiment lutter contre le chômage ?

Ce dispositif est présenté en Conseil des ministres mercredi. Qualifié de "belle idée" par François Hollande, il comporte cependant des défauts, que francetv info a relevés.

Article rédigé par Héloïse Leussier
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un ingénieur enseigne son métier à des apprentis dans une usine de Doncaster (Royaume-Uni). (MONTY RAKUSEN / GETTY IMAGES / CULTURA RF)

EMPLOI - Remède miracle ? Le "contrat de génération" est présenté mercredi 12 décembre en Conseil des ministres. Une fois n'est pas coutume, syndicats et patronat se sont retrouvés sur un accord qui en définit les modalités et qui est repris en grande partie dans le projet de loi. Le principe du contrat de génération ? Quand une entreprise de moins de 300 salariés embauche en CDI un jeune de moins de 26 ans et maintient le poste d'un salarié de plus de 57 ans, elle touche 2 000 euros par personne et par an. Les plus grandes sociétés, elles, ne bénéficieront pas d’incitation financière mais risqueront une pénalité si elles ne négocient pas d'accord de génération avant octobre 2013. Le dispositif est assorti de modalités d'accompagnement du jeune dans l'entreprise.

Selon le baromètre Entreprise et Carrières/Notre Temps.com (PDF) d’octobre, 60% des salariés de plus 46 ans pensent que le contrat de génération est une solution pour l'emploi des seniors. Quant à Jean-François Roubaud, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises, il se félicite dans L'Expansion :"Le gouvernement a entendu l'appel des PME." Et pourtant, ces contrats, qualifiés par François Hollande de "belle idée", ont aussi leurs défauts. Francetv info en dresse la liste.

Un impact relatif sur l'emploi

"Inverser la courbe du chômage", cet objectif a été réaffirmé par François Hollande lors de sa conférence de presse du 13 novembre. Avec le contrat de génération, le gouvernement espère réduire d'une part le chômage des moins de 25 ans, qui se situe à un taux record de 24,2% pour la première embauche et, d'autre part, les licenciements des plus âgés, qui ont souvent du mal à retrouver un emploi.

Mais selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), cité par L'Expansion, "le nombre d'emplois nets créés grâce à ce dispositif ne devrait pas dépasser 21 000 au total sur le quinquennat". Or, compte tenu de l’augmentation de la population active, "il faudrait plus de 250 000 emplois aidés pour ne serait-ce que stabiliser la courbe du chômage. Même avec les 100 000 emplois d'avenir prévus en 2013, le compte n'y est pas." Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, souligne par ailleurs que "pour les grandes entreprises, les engagements sont trop flous pour changer grand-chose à la situation de l'emploi".

Un financement qui n'est pas spécifié

Le gouvernement a l’ambition de voir 500 000 contrats de génération signés d’ici 2017. Quelque 100 000 pourraient être conclus dès l'année prochaine, puis environ 130 000 en 2014 et les années suivantes. En 2013, cette mesure devrait coûter à l'Etat 200 millions d’euros. Mais par la suite, la note devrait monter progressivement pour atteindre 1 milliard d’euros par an, selon Les Echos. Aucune ressource spécifique n’a pourtant été prévue pour assurer son financement.

Une transmission des savoirs pas évidente 

En plus des objectifs d'emploi, le projet vise à "assurer la transmission des savoirs et des compétences", affirme le premier article du projet de loi. L’idée est que les seniors maintenus dans l’entreprise (ou un autre salarié tuteur) partageront leur expérience avec les jeunes recrutés. Si cette notion de transmission des savoirs peut avoir son intérêt dans l’artisanat, le bâtiment ou encore la restauration, cela paraît moins évident pour les secteurs d'activité plus récents, type nouvelles technologies. "Le bouleversement profond des compétences et des processus de travail qui accompagne la révolution des technologies questionne la supposée continuité" entre le travail que les plus âgés ont appris à faire et celui que les jeunes devront exécuter, estime la professeure d'économie Françoise Benhamou dans une tribune sur Les Echos.

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