L'embauche d'abordÀ l'ESIAM, le processus fonctionne à l'envers : on recrute avant de chercher une tâche à effectuer. "Nous ne sommes pas une entreprise comme les autres. Nous recrutons les demandeurs d'emploi, et ensuite nous leur trouvons un travail." Le projet a été façonné pendant plusieurs mois par des personnes au chômage depuis plus d'un an. À la création, début 2017, ils étaient 15 salariés. Ils sont désormais 77 anciens chômeurs à travailler en CDI, payés au SMIC. "En fait on va s'immiscer avec les entreprises et les particuliers sur des choses qui ne sont pas faites", explique Christophe Boutin, directeur de l'ESIAM.Un pari réussiAujourd'hui, l'entreprise à but d'emploi est bien implantée et peut se permettre de se consacrer à des plus gros projets. "C'est une sacré réussite quand même parce que beaucoup de gens ne donnaient pas cher de nous", se souvient Sébastien, salarié de l'ESIAM. L'entreprise vit grâce à une subvention. "L'État a estimé qu'un chômeur coûtait 18 000 euros à l'État. Et donc aujourd'hui, ces 18 000 euros nous sont reversés", explique le directeur de l'entreprise. Trois ans après son lancement, l'ESIAM s'approche de l'équilibre avec un chiffre d'affaires annuel d'environ 290 000 euros.Pendant trois ans, la réalisatrice Marie-Monique Robin a suivi la genèse de cette expérimentation. Son documentaire "Nouvelle cordée" est sorti au cinéma le 20 novembre 2019.