Assurance chômage : "Notre priorité, c'est le dialogue social", assure la ministre du Travail Catherine Vautrin
"Notre priorité, c'est le dialogue social", assure jeudi 28 mars sur franceinfo la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, alors que le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé mercredi soir sur TF1 vouloir demander aux partenaires sociaux d'ouvrir de nouvelles négociations sur l'assurance chômage. "Le dialogue social est le fondement du modèle social français, et nous sommes attachés à ce modèle social", martèle-t-elle.
"L'idée c'est qu'on travaille ensemble" avec les syndicats, dit-elle évoquant plusieurs "pistes". Elle aborde d'abord les conditions d'affiliations : "Combien de temps doit-on travailler sur une période donnée, pour bénéficier du chômage ? Ça se discute, je ne vais pas vous dire aujourd'hui c'est tant de mois". Aujourd'hui, il faut avoir travaillé six mois sur deux ans pour ouvrir les droits au chômage.
Catherine Vautrin rappelle aussi que modifier "la durée d'indemnisation" est une autre piste évoquée par le Premier ministre mercredi soir. Le gouvernement envisage de réduire la durée d'indemnisation de "plusieurs mois" en gardant un minimum de 12 mois, contre 18 mois aujourd'hui pour les moins de 53 ans. "Je suis personnellement convaincue qu'il faut accompagner au plus vite pour reprendre au plus vite", dit-elle. Le "montant de l'indemnisation" est un troisième levier cité par la ministre, mais qu'elle "ne privilégie pas". Elle rappelle qu'il s'agit de "positions de négociations" et que "rien n'interdit la créativité et de réfléchir à d'autres approches", comme regarder les "tranches d'âge".
La situation économique a évolué
L'annonce de Gabriel Attal tombe alors que d'autres négociations sur l'assurance chômage sont toujours en cours. Catherine Vautrin est revenue sur l'accord trouvé entre les partenaires sociaux fin novembre, qui prévoit l’ajustement de certaines règles d’indemnisation pour tenir compte de situations spécifiques sur le marché du travail. Cet accord devait être validé par le gouvernement après la signature d'un avenant sur l'indemnisation des seniors le 8 avril, lui aussi négocié par les partenaires sociaux.
Elle considère qu'il n'est "pas caduc" mais qu'il "ne correspond pas à la situation économique" actuelle. "La lettre de cadrage, qui fixe le cadre de l'accord, correspondait à la situation économique de septembre 2023" et "la situation économique de mars 2024 n'est pas la même", détaille la ministre. Elle évoque en exemple "le déficit économique de plus de 15 milliards d'euros" de plus que prévu. "Donc la question c'est de leur dire [aux partenaires sociaux] : 'Ce que vous avez fait doit être transposé, on vous propose de renégocier', d'où une nouvelle discussion qui s'enclenche et à ce moment-là un atterrissage à l'automne, comme l'a dit le Premier ministre." Les partenaires sociaux "ne travaillent pas du tout pour rien", réfute-t-elle.
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