Réforme de l'assurance-chômage : "Le pays crève du chômage de masse", lance la ministre du Travail
"Le pays crève du chômage de masse", estime Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, sur franceinfo, jeudi 28 mars, alors que le Premier ministre a annoncé mercredi soir une nouvelle réforme de l'assurance-chômage. "Je veux que nous ayons les paramètres de cette réforme à l'été pour qu'elle puisse entrer en vigueur d'ici à l'automne, comme je m'y suis engagé", a-t-il déclaréur TF1. Le chef du gouvernement a posé plusieurs options, dont la réduction de la durée d'indemnisation maximale des chômeurs, de 18 à 12 mois, déchaînant de nombreuses critiques.
"Quand on baisse les droits des privés d'emploi, quand on raccourcit la durée d'indemnisation, on empêche les privés d'emploi de construire un projet professionnel sérieux et de retrouver un emploi de qualité. Donc, on enferme le pays dans des mini-jobs et on appauvrit l'ensemble du pays. C'est ça le projet politique du gouvernement", a fustigé un peu plus tôt sur franceinfo, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Le gouvernement et Sophie Binet ont des "visions totalement différentes", répond Catherine Vautrin. La ministre du Travail estime que la secrétaire générale de la CGT est "dans une logique où on laisse les gens crever du chômage de masse" alors que le gouvernement veut "accompagner celles et ceux qui sont au chômage vers l'emploi".
Catherine Vautrin rappelle qu'Emmanuel Macron, lors de la campagne présidentielle en 2022, avait promis d'atteindre le plein-emploi d'ici la fin de son quinquennat. La France doit donc atteindre un taux de chômage autour des 5% de la population active d'ici 2027. Il est de 7,5% (hors Mayotte), selon les derniers chiffres publiés par l'Insee en février. Or, "plus vous restez longtemps au chômage, moins vous avez de chance de retrouver un boulot, assure Catherine Vautrin qui se réfère à une étude de la Dares qui sera rendue en juin, d'après elle. Donc, le sujet, c'est vraiment : chômage, formation, retour vers l'emploi dans des délais les plus courts possibles", poursuit-elle.
La ministre du Travail assure par ailleurs que "personne ne dit que les gens sont paresseux". Néanmoins, "nous avons un marché du travail où il y a des offres, mais personne en face. Il faut faire se rencontrer celles et ceux qui cherchent un emploi et ceux qui en offrent", argumente-t-elle. Elle se défend de vouloir "faire d'un cadre un plongeur". "Ce n'est pas le sujet", explique la ministre qui parle d'"investissement social".
Catherine Vautrin entend les réticences de Sophie Binet et d'autres partenaires sociaux. Mais "l'idée, c'est qu'on travaille ensemble". "Le Premier ministre a ouvert des pistes parce que notre priorité, c'est le dialogue social", affirme-t-elle. La durée d'indemnisation, les conditions d'indemnisation ou encore le montant de l'indemnisation chômage font partie des points de négociation posés. Pour le dernier point, Gabriel Attal a précisé "immédiatement" que cette piste n'était pas privilégiée, tient à souligner Catherine Vautrin en ajoutant que "rien n'interdit la créativité". Elle reste ainsi ouverte aux propositions des partenaires sociaux.
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