: Témoignage Rentrée difficile pour les parents d'enfants handicapés
Entre travail et problématique de (dé)scolarisation de l’enfant handicapé en France, Laura-Julia Fiquet, mère d’un garçon autiste de 6 ans, témoigne de son expérience difficile à vivre et de la création de son initiative pour aider les autres parents.
À cause de l’absence d’une assistante de vie scolaire, Laura-Julie Fiquet voit son fils déscolarisé, comme beaucoup d’autres enfants. Dans une interview pour Brut, elle raconte son expérience douloureuse de maman d’un enfant handicapé.
"On est parent d’enfant handicapé en bas âge et on se retrouve mis à l’écart en fait de la vie sociale, de l’accès à l’emploi et ça c’est très lourd à porter", dit-elle sur l’exclusion qu’elle a subi. "Quand on est maman d’un enfant handicapé, c’est comme si on était d’astreinte."
Pas de statut, pas de chômage, pas de retraite
Obligée de s’occuper à temps plein de son enfant de 6 ans, cette mère n’estime ne pas avoir été suffisamment prise en charge. "J’ai arrêté de travailler dès la naissance de mon fils qui est né avec des lésions cérébrales et je n’ai jamais pu retrouver un emploi."
"Moi je n’ai pas travaillé depuis 6 ans maintenant, je n’ai pas cotisé à la retraite, je n’ai pas cotisé au chômage. Ce n’est pas normal aujourd’hui que l’aidant familial n’ait aucun statut qui soit défini socialement. Il est juste là, bon à s’occuper de son proche handicapé et à vivre dans la misère sociale, dans la précarité. Et c’est injuste."
Auto-entrepreneure depuis
"Plutôt que de voir notre vie professionnelle nous échapper, s’éloigner sans cesse, j’ai lancé l’initiative de l’aidant familial auto-entrepreneur. Créer sa propre petite entreprise à domicile tout en s’occupant de son proche handicapé. C’est une nouvelle dynamique, voilà. C’est un peu quelque part changer l’image que les gens peuvent avoir de l’aidant familial qui peut aussi devenir force de – acteur de l’économie locale et force d’innovation."
Ce statut permettrait notamment de cotiser pour le chômage et la retraite, et de ne pas dépendre des aides de l’État encore insuffisantes. "Ce qui m’a vraiment fait peur par-dessus tout, c’est de voir que moi, si je ne faisais rien aujourd’hui, j’allais sombrer socialement", annonce-t-elle.
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