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Une majorité d'actifs satisfaits de leur travail, un chiffre stable malgré la crise sanitaire, selon l'Institut Montaigne

D'après une étude de l'Institut Montaigne publiée jeudi 2 février, une "forte proportion" des interrogés voient leur travail comme "une source d'épanouissement personnel".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les salariés interrogés par l'Institut Montaigne se disent majoritairement satisfaits de l'organisation de leur travail. Photo d'illustration. (ANTHONY MICHEL / RADIOFRANCE)

Une majorité d'actifs sont satisfaits de leur travail, indique dans une enquête publiée jeudi 2 février l'Institut Montaigne. 77% des actifs se disent ainsi satisfait de leur travail, selon cette étude menée en septembre 2022 auprès de 5 001 personnes par ce think tank d'inspiration libérale. Ce niveau élevé de satisfaction n'est pas entamé par la crise sanitaire, il reste stable depuis 20 ans, précise l'Institut.

Les salariés "sont très majoritairement satisfaits des relations et de l'organisation du travail", explique l'auteur de l'étude, l'économiste Bertrand Martinot. "Ils le sont également de l'intérêt des missions confiées et du sens donné à leur travail et considèrent dans une forte proportion que leur travail est une source d'épanouissement personnel". Dans le détail, les indépendants se montrent "nettement" plus satisfaits que les salariés. En revanche, "l'étude statistique approfondie montre que les caractéristiques 'classiques', comme l'âge, le sexe, la taille de l'entreprise, le secteur d'activité ou le type de contrat ne sont pas déterminantes dans l'expression du degré de satisfaction", pointe le think tank.

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Des motifs d'insatisfaction persistent malgré tout, comme "le niveau de rémunération pour 46% des salariés, le manque de reconnaissance dans 38% des cas et l'absence de perspectives de carrières (pour 41% des sondés)". 

Charge de travail "excessive" pour un quart des interrogés

L'Institut Montaigne insiste aussi sur un nouveau motif d'insatisfaction : l'impossibilité pour certains actifs de recourir au télétravail. Ce dispositif a bouleversé le quotidien du monde du travail, assure l'auteur de l'étude puisque 40% des travailleurs le pratiquent au moins occasionnellement, et 33% régulièrement (au moins un jour par semaine) contre seulement 7% avant la crise sanitaire.

Le télétravail a "largement éclaté le cadre habituel des 35 heures", selon l'Institut Montaigne. "On observe un étalement croissant des horaires de travail, la pratique des 'heures de bureau habituelles' (pas de travail après 20h ou le week-end) devenant minoritaire (40% des sondés), phénomène à mettre en regard du développement du télétravail", note-t-il.

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D'après l'étude, malgré l'explosion du télétravail, le nombre d'heures de travail est resté stable. Alors que dans le même temps la charge de travail est "ressentie comme excessive par environ un quart des salariés, mais qui se serait accrue dans les cinq dernières années pour 60% d'entre eux". Selon l'auteur de l'enquête, ce sentiment s'explique par "un mauvais rapport avec le management, une charge psychique ou un manque d'autonomie dans son travail". Ces facteurs peuvent expliquer que "des phénomènes de type burn out peuvent apparaître pour n'importe quelle durée de travail", donc même pour ceux qui travaillent 35 heures par semaine.

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