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Déjà sept suicides de policiers en 2022 : "Tout le monde doit être à l'écoute pour détecter les collègues en souffrance", alerte un syndicaliste

Le directeur général de la Police nationale reçoit les syndicats ce jeudi 20 janvier après plusieurs suicides dans les rangs de la police depuis le début de l'année. 

Article rédigé par David Di Giacomo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un policier du groupe de sécurité de proximité à Montbéliard, le 14 janvier 2022. Photo d'illustration (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

Deux policiers de 36 et 43 ans, tous deux pères de famille, ont mis fin à leurs jours mardi 18 janvier à Lille et Strasbourg, ce qui porte à sept le nombre de fonctionnaires de police qui se sont suicidés depuis le début du mois de janvier. Trente-cinq d'entre eux en avaient fait de même en 2021. Ce sont en très grande majorité des hommes. Une fois sur deux, ils se tuent avec leur arme de service. 

"Il faut qu'il y ait une implication générale de l'ensemble des collègues, quels que soient les corps, quels que soient les grades", estime Thierry Clair secrétaire général adjoint du syndicat UNSA-Police.

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Ce syndicaliste insiste sur le fait que les fonctionnaires en détresse doivent être mieux repérés dans les commissariats. "Ça concerne tout le monde. Tout le monde doit être à l'écoute pour détecter les collègues qui sont en souffrance, pour leur donner les moyens de remonter la pente, pour les aider, explique-t-il. Un policier, tout au long de sa carrière, se retrouve à gérer des situations traumatisantes, fortes en émotions. Si vous rajoutez à cela des complications familiales, effectivement, on est vraiment dans un cocktail détonant. Il faut vraiment se donner les moyens de l'écoute et surtout de la réaction." 

Limiter les risques de stress post-traumatique

Frédéric Veaux, le directeur général de la Police nationale, convoque jeudi dans l'après-midi un CHSCT extraordinaire sur cette question avec les organisations syndicales, puis il réunira vendredi les associations qui viennent en aide aux policiers en détresse.

Deux lignes d'écoute existent depuis deux ans et demi. Mais c'est encore insuffisant pour répondre au mal être policier, selon plusieurs syndicats. L'Association "SOS Policiers en détresse" milite quant à elle pour l'expérimentation d'un protocole israélien de premiers soins d'urgences psychologiques, le protocole 6C. Cette méthode permet de limiter les risques de stress post-traumatique pour les policiers de retour d'interventions difficiles. 


Si vous avez besoin d'aide, si vous êtes inquiet ou si vous êtes confronté au suicide d'un membre de votre entourage, vous pouvez joindre le 3114 24h/24 et 7 jours/7. La ligne Suicide écoute est également joignable au 01 45 39 40 00. D'autres informations sont également disponibles sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé.

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