: Vidéo Impopularité de la réforme des retraites : "Ce n'est pas la faute du gouvernement, c'est la mienne", assume Jean-Paul Delevoye
Jean-Paul Delevoye, haut commissaire aux retraites, a dit sur franceinfo mercredi assumer la responsabilité de l'hostilité d'une part des Français vis-à-vis de la réforme des retraites.
En un mois la part des Français hostiles à la réforme des retraites a augmenté de 4 points selon plusieurs sondages. Si le projet n'est pas bien perçu, "ce n'est pas la faute du gouvernement, c'est la mienne", indique mercredi 20 novembre sur franceinfo Jean-Paul Delevoye, haut commissaire aux retraites.
J'assume mes responsabilités. C'est que je suis un mauvais avocat ou que le projet doit être modifié, ce que nous avons fait.
Jean-Paul Delevoyeà franceinfo
Mais sur le fond, Jean-Paul Delevoye estime que les Français ne sont pas hostiles à son projet. "Il y a une inquiétude qui est nourrie par un certain nombre de personnes qui répandent des peurs. Il y a un certain nombre de contrevérités et notre combat c'est de pouvoir retricoter à l'envers ces fausse vérités et de montrer à quel point ce projet est porteur de solidarité, de générosité et de solidité."
Jean-Paul Delevoye est allé à la rencontre des Français et a participé à de nombreuses réunions. "Quand je vais sur le terrain, je vois bien que nos concitoyens soutiennent le caractère universel de notre projet. Ils veulent de l'égalité, de l'équité, que ce projet porte de merveilleux principes." Il faut "faire en sorte que nos concitoyens se sentent responsables et solidaires de chacun. Ils ont pris conscience que dans un monde qui change il y avait une fragilité."
Le problème serait "générationnel"
Le vrai problème est générationnel, selon Jean-Paul Delevoye. "Dans un monde où c'est le chacun pour soi et le système assurantiel, il faut retrouver l'espérance d'une cohésion générationnelle où les jeunes doivent être embarqués. Nous sommes dans un moment de grande fragilité où les jeunes ne croient plus au système des retraites. Ils pensent qu'ils vont cotiser pour rien. Si nous avons une guerre générationnelle c'est la fin de notre cohésion nationale."
La réforme des retraites ne doit pas être abandonnée, estime Jean-Paul Delevoye. "Ma conviction c'est que lorsqu'un projet est bon pour le futur, bon pour nos enfants et nos petits-enfants, et bon pour la Nation, il faut continuer."
Il n'y a pas un problème de dépenses, mais un problème de ressources.
Jean-Paul Delevoyeà franceinfo
"Nous avons pris l'engagement de ne pas rajouter au poids des retraites le poids d'un déficit ou le poids d'un endettement, indique Jean-Paul Delevoye. La justice sociale c'est de ne pas faire payer aux actifs le poids des retraites plus le poids des dettes." Jean-Paul Delevoye a insisté sur le fait que "dès le départ il était hors de question d'imaginer que la mise en place d'un régime universel puisse se faire sur une base d'un déficit. Il fallait qu'il soit équilibré au moment de sa mise en œuvre." "C'est un engagement que le président de la République a pris, que le Premier ministre a pris et que moi-même j'ai réaffirmé à plusieurs reprises", conclut-il.
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