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Grève du 5 décembre : "Si on nous dit qu'on nous a enfin entendus, les choses s'arrêteront très vite"

Alors que le spectre des grèves géantes de 1995 plane sur l'Élysée, Yves Veyrier, le secrétaire général de FO, assure qu'on n'en est pas là. Il appelle à revenir à la table des négociations.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière (FO) était l'invité de franceinfo vendredi 22 novembre 2019. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

À moins de deux semaines des grèves du 5 décembre, deux nouveaux syndicats, la CFDT-Cheminots et la CFE-CGC, ont indiqué jeudi 21 novembre qu'ils comptaient grossir les rangs des cortèges contre la réforme des retraites. "Si on nous dit qu'on nous a enfin entendu, les choses s'arrêteront très vite", affirme vendredi sur franceinfo Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière (FO).

"Ceux qui pensaient que la réforme n'avait pas pour objectif de faire des économies et de contraindre à travailler plus longtemps au risque de voir sa pension baisser, ouvrent les yeux, constate Yves Veyrier. C'est la réalité de ce projet. On parle des régimes spéciaux. C'est le mode de calcul des 25 meilleures années qui va disparaître au profit d'un système où il faudra accumuler des points tout au long de la vie active, mais y compris à des périodes où on n’a pas de boulot, des petits salaires."

S'il faut "passer à la grève, il faut que tous les salariés du privé et du public s'y mettent"

Le secrétaire général de FO veut défendre le régime des retraites français, "bâti au fil du temps", "au taux de pauvreté parmi les retraités le plus faible par rapport à partout ailleurs en Europe. (...) Nous avons aujourd'hui un système universel de retraite : avec celui de la sécurité sociale, les régimes spéciaux de la fonction publique notamment, tout le monde a le droit à une retraite."

J'appelle à ce qu'on revienne autour de la table de négociation au point de départ. On efface tout et on recommence.

Yves Veyrier, secrétaire général de FO

à franceinfo

Yves Veyrier admet que le système actuel est perfectible, à commencer par améliorer le sexisme au travail : "Les femmes sont celles qui subissent plus souvent les périodes d'interruption de carrière, les petits salaires, le temps partiel subi. Évidemment le moment venu, arrivant à la retraite, elles sont dans une situation où leur retraite ne suffit pas à vivre correctement. (...) Il faut trouver les moyens de la solidarité nationale pour résoudre ces situations. Puis corriger la recette, donc réduire le chômage."

Le souvenir des grèves géantes de 1995 plane sur l'Élysée, mais le mouvement n'en est pas encore là, selon FO. "Si on nous dit qu'on nous a enfin entendu, les choses s'arrêteront très vite. Si à la fin de la journée, c'est pour ne pas être entendu, de la manifestation il faudra passer à la grève. Et il faut que tous les salariés du privé et du public s'y mettent."

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