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"Au-dessus de 60 ans, je n'ai personne sur les chantiers" : la réforme des retraites passe mal pour ces salariés du BTP

Le recul de l'âge de départ à la retraite passe mal dans le secteur du bâtiment à Marseille. Selon des salariés, les carrières sont déjà longues et les conditions de travail trop difficiles pour envisager une poursuite de l'activité après 60 ans.

Article rédigé par Olivier Martocq
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Les salariés du BTP à Marseille voient d'un mauvais oeil la réforme des retraites.  (THEO GIACOMETTI / HANS LUCAS)

Alexandre a commencé à travailler à 16 ans. Ce salarié d'une entreprise de rénovation à Marseille est aujourd'hui âgé de 36 ans. Pour ce conducteur de travaux, cette réforme passe mal. Lui pourra partir à 60 ans grâce au dispositif carrière longue mais pour ses collègues, il estime cet allongement de la date de départ en retraite difficilement applicable. 

Les conditions de travail sont trop difficiles explique Alexandre : "Nous travaillons dans le chaud, le froid l'hiver et avec de l'humidité. Au travail, les charges sont lourdes. Nos maçons travaillent souvent dans des zones difficiles d'accès qui nous obligent à avoir du transport manuel et non pas automatisé avec des camions ou des grues. Au-dessus de 60 ans, je n'ai personne sur mes chantiers." 

Inimaginable de travailler après 60 ans

Dans cette entreprise, Jean-Philippe a le même profil qu'Alexandre. Lui a commencé à travailler à l'âge de 17 ans, il ne pourra partir à la retraite qu'à 61 ans. Mais aujourd'hui, il ne se voit pas travailler encore sur les chantiers passé la soixantaine. Il s'estime usé par un travail qui lui rapporte peu. "Je ne me vois pas travailler encore à 60 ans sur une journée de 8 heures en plus des trajets. C'est fatigant et il faut voir ce qu'il reste à la fin."

Dans la société, à l'annonce de la réforme des retraites du gouvernement Borne, il n'y avait qu'un seul homme agréablement surpris. Le père de Jean-Philippe devrait voir sa retraite de moins de 1000 euros par mois augmenter : "Je ne l'ai pas encore, j'attends de voir. Je suis comme Saint-Thomas."

Alexandre et Jean-Philippe même s'ils se disent opposés à cette réforme, n'iront pas manifester dans la rue.

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