Reconversion : Thomas Clouet, l'homme sandwich
La cuisine a toujours été pour moi un exutoire, un vecteur de créativité. Mais j'ai mis du temps à réaliser que je pouvais en faire mon métier", reconnaît Thomas Clouet, quadragénaire à l'esprit curieux et inventif.Bon élève, il intègre après son bac une école de commerce. "C'était davantage une volonté de mes parents", avoue-t-il. Sa maîtrise de gestion en poche, il travaille pour une petite société d'événementiel durant près de 8 années. "J'organisais des salons professionnels dans le domaine des technologies de l'information", précise-t-il. Une mission qui le conduit régulièrement à l'étranger. "Chaque fois que j'arrivais dans une nouvelle ville, je prenais du temps pour visiter le marché et le supermarché locaux".
Une idée qui? roule
Sa deuxième aventure professionnelle débute à 28 ans. Thomas ouvre à Paris une boutique de produits du terroir issus de l'Ile de Ré, région dont il est originaire. Seulement l'aventure ne durera pas. Il recherche, dès lors, un emploi mais se heurte à la réticence des recruteurs face à un candidat qui a déjà volé de ses propres ailes.
Bien décidé à ne pas se laisser abattre, le jeune homme met à profit cette période de chômage pour continuer à créer. "J'ai décidé de trouver une idée par jour, de la noter et de la confronter à l'avis et aux critiques de mon entourage". Une manière de rester actif. C'est ainsi que naît l'idée des petits roulés, un concept de sandwich qui le propulse dans le monde de la cuisine. "Le sandwich existe dans tous les pays mais de façon standardisée. J'ai alors pensé à utiliser autrement la tranche de pain de mie". Il crée ainsi, à l'image des makis japonais, des petits sandwichs roulés aux déclinaisons originales. Et se présente chez l'éditeur Hachette avec une assiette de ses amuses-bouche. Le concept novateur séduit immédiatement. Thomas rédige pour cette maison d'édition un recueil de recettes, Les Petits roulés de Thomas, qui sera un succès.
Des fourneaux aux plateaux télé
Même s'il maîtrise déjà les techniques de tout bon "cuistot" et possède des connaissances culinaires certaines, Thomas Clouet décide de passer un bac professionnel de cuisine. Il a 35 ans. "En France, on a encore le culte du diplôme. De plus, la cuisine est un milieu traditionnaliste, c'est donc nécessaire pour être pris un minimum au sérieux. Il a fallu enfoncer des portes pour pouvoir accéder à cette formation, les délais d'attente étaient de deux à trois ans ! La cuisine est un secteur en pénurie de personnel, mais paradoxalement, il n'y avait pas assez de formations. Mais c'est en train de changer, avec l'engouement actuel pour la cuisine."Aujourd'hui à la tête de sa société, ce quadra se définit comme un "créateur culinaire". Il exerce plusieurs activités : conception de recettes, conseil, organisation d'espaces culinaires lors de salons, rédaction d'articles pour des magazines.Son deuxième ouvrage, Finger food, lui a valu une proposition d'émission, "Sur le pouce", diffusée sur Cuisine TV. "Il y a 10 ans, on demandait au cuisinier d'être un bon technicien, aujourd'hui il faut être polyvalent", assure-t-il.
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