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Economistes, élus, patrons : qui sont les défenseurs de la loi Travail ?

Plusieurs personnalités de droite et de gauche affichent leur soutien à la réforme du Code du travail.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La ministre du Travail, Myriam El Khomri, arrive à Matignon le 7 mars 2016. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Avec une pétition qui dépasse le million de signataires, la réforme du Code du travail rencontre une levée de boucliers. Des centaines de rassemblements contre le projet de loi sont par ailleurs prévus mercredi 9 mars. Néanmoins, des soutiens de la loi s'affichent également. Francetv info fait le point sur les personnalités qui défendent la réforme portée par Myriam El Khomri.

Un collectif de réformistes de gauche

Le collectif, les Gracques, se présente comme une association "lancée par des personnalités à gauche" constitué de hauts fonctionnaires, d'étudiants, de médecins, d'avocats.

Leurs arguments. Dans une tribune, publiée jeudi 3 mars dans Le Point (article payant), le collectif assure que le texte "ne remet en question aucune des protections fondamentales dont bénéficient les salariés. Il ouvre de nouveaux espaces à la négociation. Il permet aux entreprises de mieux s'adapter à la conjoncture, dans un cadre juridique moins aléatoire."

Un collectif d'économistes et de chercheurs

Arnaud Chéron, directeur de recherche à l’Edhec, Yannick L’Horty, professeur à l’université Paris-Est Marne-La Vallée, ou encore Hubert Kempf, professeur à l’Ecole normale supérieure de Cachan, ont signé une tribune dans Le Monde, vendredi 4 mars. Parmi les signataires du texte, on trouve également le prix Nobel d'économie Jean Tirole. 

Leurs arguments. Pour le collectif, la réforme va "donner accès à un emploi durable" aux "publics défavorisés". "Le Code du travail ne donne aujourd’hui aucune définition précise des difficultés économiques justifiant un licenciement, et n’encadre pas non plus le montant des indemnités en cas de licenciement non fondé. Il est devenu une source d’insécurité pour l’entreprise comme pour le salarié", expliquent les signataires. Pour eux, le projet de loi va donc inciter les entreprises à revenir vers les embauches en CDI.

Dix-sept députés de droite

Nathalie Kosciusko-Morizet, député (Les Républicains) de l'Essonne, Benoist Apparu, député LR de la Marne, ou encore Philippe Vigier, président du groupe UDI à l'Assemblée nationale, ont signé une tribune dans L'Opinion en faveur de la réforme du Code du travail, jeudi 25 février. Ils annoncent qu'ils voteront le projet de loi.

Leurs arguments. Pour eux, "le projet de loi va dans le bon sens." Ils saluent le barème pour les indemnités ainsi que le recours au référendum en entreprise. Toutefois, ces députés estiment que le texte ne va pas assez loin. Ils annoncent leur intention de proposer des amendements. Ils veulent ainsi faire passer de 50 à 100 salariés le seuil de création d'un comité d'entreprise, et de 11 à 20 celui des délégués des personnels. Ils veulent aussi supprimer les CHSCT.

Des personnalités de droite

Christian Estrosi, président (Les Républicains) de la région Paca. Sur France Inter, Christian Estrosi a qualifié le projet de loi de "bon outil pour faire baisser le chômage", jeudi 3 mars. Il salue "une certaine forme de courage" dans ce texte de loi "qui permettrait notamment d'aller vers un assouplissement du temps de travail, d'aller vers un accord par entreprise, d'avoir des référendums d'entreprises."

- Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat. Invité de Sud Radio et Public Sénat, mercredi 2 mars, il estime que certaines mesures du texte sont utiles pour faire baisser le chômage.

- Bruno Le Maire, candidat à la primaire à droite. "Je veux dire à tous ceux qui s'apprêtent à se mobiliser contre le nouveau projet de loi sur le travail qu'ils font une erreur", a-t-il déclaré lors d'un meeting, samedi 5 mars, relaie France info. Il soutient ce texte car, selon lui, il simplifie le Code du travail. Pour lui, cela facilitera notamment l'emploi des jeunes.

- Jean-François Copé, candidat à la primaire à la droite. Le député de Meaux (Seine-et-Marne) juge que cette réforme est une avancée. Le texte "va donner plus de liberté en France pour embaucher, s'adapter à la réalité économique", a-t-il expliqué samedi 20 février, relaie l'AFP.

Le patronat

- Pierre Gattaz, le patron du Medef. Il soutient la pétition lancée pour soutenir la loi portée par Myriam El Khomri. Sur Twitter, il expose ses arguments.

- François Asselin, le numéro 1 de la CGMPE. Il a aussi annoncé son soutien au texte, jeudi 3 mars, sur RTL. Pour lui, le plafonnement des indemnités de licenciement et l'élargissement des conditions de séparation d'avec un salarié vont dans le bon sens : "Il ne s'agit pas de rajouter de la précarité. Il s'agit simplement que, lorsqu'on doit malheureusement, se séparer d'un salarié, ce ne soit pas un drame pour le salarié, mais pas non plus pour l'entreprise."

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