Des entreprises créent des écoles de production pour faire face à la pénurie de main d'œuvre
La reprise économique se confirme. Pôle Emploi enregistre un nombre record d’offres. Pourtant de nombreux secteurs peinent à recruter, faute de main d’œuvre. Face à cette situation, certaines entreprises lancent leur propre école de production pour former leurs salariés. #IlsOntLaSolution
À Nogent en Haute-Marne comme partout ailleurs se pose le problème de la pénurie de main d’œuvre. Depuis plusieurs semaines, l’entreprise d’outillage Gillet Tools recherche désespérément trois ouvriers spécialisés dans la métallurgie. Un secteur boudé par les jeunes : "Ils pensent que c’est un métier ingrat, sale sans réflexion alors que c’est tout à fait le contraire, on se retrouve à avoir des machines disponibles mais pas les hommes", souligne Franck Kwaziak, son PDG. Difficile à avaler pour ce dirigeant, qui a fondé sa propre école de production spécialisée dans l’usinage avec une dizaine d’autres chefs d'entreprise.
Une réponse au manque de candidats
Une initiative à laquelle a tout de suite adhéré Christian Oury, qui produit du matériel médical. "C’est notre vivier de demain. C’est très intéressant, pour nous industriels, de participer d’aider à monter en puissance et d’offrir un avenir à ces jeunes", explique ce dirigeant haut-marnais. Les futurs élèves seront formés au lycée professionnel Eugène-Décomble à Chaumont. Une formation qui offre la possibilité à de jeunes décrocheurs âgés de 15 à 18 ans d’apprendre un métier et de trouver du travail.
Comme dans le "vrai" monde du travail, il y a des délais et une qualité à respecter. "En répondant à des commandes bien réelles, cela leur donne de l’importance et cela les met dans une situation de réussite, ça leur permet de reprendre confiance en eux", explique Claude Cousin, le proviseur de l’établissement. Financées par des entreprises locales, ces établissements sous-traitent les demandes des clients à des élèves. Menuiserie, charpente, métallurgie. Il existe 35 écoles de production en France. Un nombre que le gouvernement souhaite doubler.
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