Hopaal, la startup qui froisse l'industrie textile
Clément Maulavé, co-fondateur de la startup Hopaal, explique dans son interview à Brut les raisons qui l’ont poussé à se spécialiser dans la vente de vêtements 100% recyclés.
D’après le site Internet Ecowatch, l’industrie du textile serait la 2ème industrie la plus polluante après le pétrole. "On est 7 milliards à vouloir s’habiller tous les jours", fait remarquer Clément Maulavé, le co-fondateur d’Hopaal, la startup française qui vend des vêtements à partir de matériaux recyclés.
Action juste, juste prix
Le prix à payer pour s’offrir un vêtement éco-responsable (35€ chez Hopaal) se justifie selon l’entrepreneur : c’est plutôt le faible coût des textiles de la grande distribution qui est à remettre en cause.
"Quand on paye un tee-shirt 5, 10, 15 ou 20 euros, c’est qu’il y a quelque chose qui est mal fait sur toute cette ligne", explique ce dernier.
Donner le pouvoir aux clients de reverser 10% des bénéfices à "des actions sociales et environnementales" offre ainsi la possibilité, pour ceux qui peuvent se le permettre, de consommer de manière responsable, un peu à la manière du commerce équitable dans l'agroalimentaire.
Responsabiliser le consommateur
Avec tous ces acteurs qui participent à la culture du coton, de son ramassage, nettoyage, effilage au découpage du tissu puis à son assemblage, la startup cherche à arrêter les achats "aveugles" du consommateur dans cette industrie en le responsabilisant.
"L’idée est vraiment de montrer que non, un tee-shirt ne pousse pas dans un magasin. Il y a toute une histoire avant ça."
La fin de la culture du coton ?
Il faut 2500 litres d’eau pour produire un tee-shirt standard contre 50 litres pour un tee-shirt recyclé, d’après la Water Footprint Network. 50 fois moins d’eau par tee-shirt produit, c’est une sacrée différence quand on sait qu’il s’en vend des millions tous les jours.
Hopaal propose donc des vêtements en tissu en matières 100% recyclées. Ils utilisent des chutes de coton bio, des bouteilles en plastique recyclées et des vieux vêtements dont les fibres sont réutilisées pour faire du neuf.
Le jeune entrepreneur conclut, l’air songeur : "On a tellement accumulé de ressources, que ce soit dans les décharges, dans nos armoires, qu’aujourd’hui on pourrait arrêter la culture du coton et ne s’habiller qu’à partir de matières recyclées."
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