Aides aux entreprises : "Nous sommes encore en convalescence", assure le président du Groupement national des indépendants hôtellerie et restauration
Toutefois, Didier Chenet considère que le remplacement du fonds de solidarité par de nouvelles aides aux entreprises ciblées, "est vertueux".
"On ne peut pas dire que la crise est derrière nous. Nous sommes encore en convalescence", a affirmé lundi 30 août sur franceinfo Didier Chenet, président du Groupement national des indépendants hôtellerie et restauration (GNI), alors que le gouvernement va prolonger d'un mois le fonds de solidarité aux entreprises avant de passer à partir du 1er octobre au "sur-mesure".
Selon Bruno Le Maire, la crise économique est derrière nous. Est-ce que vous partagez ce constat ?
Didier Chenet : Non, on ne peut pas dire que la crise est derrière nous. Nous sommes encore en convalescence. Nous avons encore des pans de note activité qui connaissent des difficultés. Malgré une saison touristique qui a été très bonne sur tout le littoral, il reste le problème des grandes métropoles où là, nos établissements connaissent des chutes tout à fait impressionnantes de chiffre d'affaires. Nous avons envoyé au ministre tous les chiffres dont nous disposions. Nous considérons que nous avons été entendus, ces aides dont nous bénéficions ne seront pas supprimées du jour au lendemain.
Est-ce que vous croyez au sur-mesure vanté par le ministre de l'Économie ?
Oui. Je pense que la façon dont c'est fait, c'est quelque chose qui est vertueux. Après tout, n'indemniser que ceux qui ont perdu de l'argent, perdu du résultat et pas seulement sur la base du chiffre d'affaires. C'est quand même mieux d'inciter les entreprises à rouvrir plutôt que de rester fermées et d'être indemnisées sur la base d'un chiffre d'affaires qu'ils ne réalisent pas. Nous trouvons cela parfaitement normal. Pour nous, c'est quelque chose de cohérent.
Les situations sont très différentes d'une région à l'autre ?
C'est extrêmement différent à la fois par zones géographiques et par types d'établissements. Si je vous prends l'exemple de Paris, qui est le plus criant et qui est le plus en difficulté, vous aviez un hôtel sur deux fermés au mois de juillet et deux hôtels sur trois fermés au mois d'août. Et vous aviez aussi un restaurant sur trois qui était fermé. L'activité de l'hôtellerie est au plus bas, beaucoup plus basse que l'activité des restaurants, par exemple. L'hôtellerie connaît une baisse d'activité de l'ordre de 50 à 60%. Dans la restauration, on est plus aux alentours des 38%.
Est-ce que la limitation de la casse économique est réussie ?
Je serai plus en mesure de vous le dire à la fin du mois de septembre, car c'est maintenant que nous allons faire nos comptes. C'est pour ça que nous voulions que l'Etat maintienne les aides telles que nous les avions au mois d'août, car nous rentrons maintenant dans une phase d'activité normale, c'est-à-dire une activité dans le cadre du retour au travail. Et par conséquent, quel va être l'impact du télétravail ? Quel va être l'impact de la diminution des déplacements,qu'ils soient professionnels ou privés ? Quel va être l'impact du pass sanitaire dans le cadre d'une consommation qui est une consommation contrainte ? En été, on se lâche un peu plus, on compte moins. Tandis que là, on est dans une activité et une consommation qui va être encore une fois contrainte par le budget des ménages et également les conditions de travail.
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