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Airbus : le pointage en bleu de travail ne passe pas

De nouveaux débrayages sont prévus ce lundi sur le site Airbus de Nantes, alors que l'accord qui prévoit que des salariés pointent en bleu de travail et non plus en civil doit être examiné en CHSCT aujourd'hui.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Le nouveau système de pointage sera mis en fonction dès le mois d'avril. © MaxPPP)

La direction de l'avionneur européen a confirmé la mise en place d’une nouvelle procédure de pointage sur ses chaînes pour "améliorer sa productivité" afin de faire face à la montée en cadence de sa production d’appareils. Un accord prévoit que le temps d'habillage et de déshabillage des ouvriers soit retiré du temps de travail. Dans les usines de Toulouse, Nantes, et Saint-Nazaire, les ouvriers se changeront désormais avant et après avoir passé les pointeuses, en échange d'une prime de 60 euros par mois en moyenne et trois jours de récupération en plus chaque année. Mais la CGT se mobilise depuis deux semaines contre cet accord. Environ 350 salariés ont débrayé mardi dernier.

Le pointage en bleu divise les salariés

Difficile de trouver un salarié bavard sur le sujet, "c’est tabou" souffle un employé de bureau. Cet ajusteur ne donnera pas son nom, mais pointer en bleu de travail en échange de 60 euros par mois et trois jours de congés par an, ce n'est pas un problème. "J’arrive en civil pour le moment, mais s’il faut arriver en bleu, j’arriverai en bleu. S’il y a une compensation correcte derrière et que l’on peut s’arranger comme ça tout va bien".

Julien sort de l’usine avec son bleu sous le bras, et pour lui, pas question de pointer en tenue, surtout quand il commence à 5 heures du matin. "Il faut que je parte dix minutes plus tôt de chez moi. Dix minutes de sommeil en moins, ça paraît ridicule, mais quand on est du matin, c’est énorme pour nous. C’est de la fatigue en plus, et le soir ça nous fait arriver plus tard."

"Une grève de riche" dénoncée par Force Ouvrière

Ces positions exaspèrent le syndicat Force Ouvrière (FO). "Il y a des compensations, ça pourrait toujours être mieux mais qui a droit à ça dans ce pays ? On a signé un accord avec un temps d’habillage à vingt minutes, il ne faut pas se plaindre quand la soupe est grasse" , explique Michel Pantoiseau, le secrétaire FO du site de Nantes. "C'est une grève de riches" ajoute-t-il. La direction d’Airbus rappelle qu’ailleurs dans l’industrie, les compensations sont de 15 euros par mois en moyenne, quatre fois moins que chez l’avionneur. Le nouveau système de pointage sera mis en fonction dès le mois d'avril.

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