Ecureuil-Banque Populaire : l’Etat marie et verse la dot
Ce mariage arrangé et forcé va accoucher d’un mastodonte du marché bancaire : rien de moins que le deuxième groupe français du secteur derrière le Crédit agricole, fort de 100.000 salariés, 8.000 agences et 35 millions de clients. "Il s’agit de donner une taille stratégique au groupe", explique ce matin Christine Lagarde chez nos confrères d’Europe 1.
Il s’agit surtout de sauver de la perte la banque historique du Livret A, chère au cœur des Français, et la BP qui se préparent chacune à publier, jeudi, des pertes abyssales pour 2008. Les deux groupes mutualistes ont été en partie plombés par leur filiale commune Natixis.
La ministre de l’Economie confirme par ailleurs la prise de participation de l’Etat dans la nouvelle structure, à hauteur de 2,5 à 5 milliards d’euros supplémentaires "sous forme de prêts subordonnés". Un prêt qui, en cas de mise en liquidation, ne doit être remboursé qu’après indemnisation de tous les créanciers.
En contrepartie, l’Etat s’invitera au conseil d'administration ou au conseil de surveillance, "en proportion de ce que sera sa participation dans l’établissement, déclare Christine Lagarde, énigmatique. En revanche, la locataire de Bercy se refuse à confirmer la nomination à la tête du nouveau groupe de François Pérol, le conseiller de Nicolas Sarkozy pour les questions économiques. "Des rumeurs de marché", selon Christine Lagarde.
Ecureuil et BP ont déjà touché ensemble près de deux milliards d’euros d’aide de l’Etat dans le cadre de la première tranche de soutien au secteur bancaire, en décembre dernier.
Gilles Halais avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.