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Des crevettes nourries par une entreprise esclavagiste dans votre assiette ?

Scandale en vue : selon l'enquête du journal anglais The Guardian, CP Foods, qui fournit des crevettes aux principaux supermarchés européens et américains, dont Carrefour, est assez peu regardant sur ses fournisseurs. Certains sont impliqués dans un vaste réseau d'esclavage...
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Des migrants dans une usine de crevettes, à Samut Sakhon, près de Bangkok (photo de 2007) © REUTERS/Chaiwat Subprasom)

C'est une enquête qui fait grand bruit. Après six mois de travail, le journal britannique The Guardian  révèle que les crevettes thaïlandaises, qui inondent les rayons des supermarchés européens et américains, sont nourries de poissons pêchés par des esclaves. Des hommes et des femmes, migrants, venus de Birmanie ou du Cambodge voisins, retenus sur des bateaux de pêche. Ils seraient 300.000 dans cette situation, selon le gouvernement thaïlandais.

Plusieurs migrants ont témoigné de leurs conditions de vie inhumaines : journées de 20 heures, pour un bol de riz par jour, esclaves battus, torturés, drogués et même tués sous leurs yeux.

La grande distribution indirectement touchée

La situation n'est pas nouvelle ; ce qui l'est, c'est ce que le Guardian démontre : le plus gros producteur de crevettes, CP Foods, achète de la nourriture pour ses élevages à des fournisseurs impliqués dans ce réseau d'esclavage. CP Foods est le principal fournisseur des quatre premiers groupes mondiaux de distribution, Walmart, Costco, Aldi et Carrefour.

Contacté, Carrefour annonce ce mercredi soir qu'il "suspend immédiatement ses achats directs et indirects" à la société CP Foods. Le groupe indique, par ailleurs, réfléchir à comment améliorer la traçabilité des produits, en amont de ses propres fournisseurs.

Les Etats-Unis, eux, menacent carrément la Thaïlande de sanctions, selon un nouvel article du Guardian

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