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De plus en plus de couples avec enfants parmi les pauvres

Le Secours catholique fait ce constat dans son rapport annuel publié jeudi. L'association constate aussi que les plus fragiles ont de moins en moins accès à l'emploi. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Dans un centre des Restos du cœur, à Lille (Nord), le 30 novembre 2010.  (BAZIZ CHIBANE / SIPA)

La pauvreté continue de s'étendre en France. C'est le constat inquiétant du Secours catholique, qui publie son rapport annuel jeudi 7 novembre. En 2012, l'association humanitaire a rencontré 1,43 million de personnes, dont 672 000 enfants. Voici leur profil. 

Les familles monoparentales ne sont plus les seules concernées

De plus en plus de couples avec enfants (23%) sont concernés par des situations de pauvreté, souligne le Secours catholique. Et ce, même si les familles monoparentales (31%) et les hommes seuls (24%) représentent toujours une part importante des bénéficiaires de l'aide du Secours catholique. Un tiers de ces bénéficiaires sont étrangers (dont 48% avec un titre de séjour).

Comme le notent Les Echos, les femmes restent toutefois majoritaires parmi les bénéficiaires (56 à 57% ces deux dernières années), car ce sont plus souvent elles qui élèvent les enfants après la séparation. Le nombre d'enfants pris en charge a d'ailleurs augmenté et représente presque la moitié (47%) des personnes rencontrées par le Secours catholique. 

Les niveaux de vie sont encore plus faibles

La très grande majorité des personnes suivies par l'association vit sous le seuil de pauvreté (977 euros par mois en 2011), voire de très grande pauvreté (644 euros), explique le secrétaire général du Secours catholique, Bernard Thibaud.

Près d'une personne sur six (17%) ne dispose d'aucune ressource et 45% ne vivent que d'aides sociales. Observation alarmante, leur niveau de vie a baissé de 2,5% depuis 2011, à 497 euros, souligne Bernard Thibaud. 

En cause, notamment, les impayés liés aux dépenses contraintes. Ils sont en hausse et touchent près de 6 personnes sur 10, avec un montant mensuel médian de 797 euros. Sont principalement concernés les impayés de loyer, les dépenses d'énergie et les découverts bancaires. "Le reste à vivre continue à se réduire", prévient Bernard Thibaud.

Le marché de l'emploi est de plus en plus inaccessible 

En matière de travail, "un gouffre se creuse entre les pauvres et l'emploi", note Bernard Thibaud : 18% des bénéficiaires de l'aide du Secours catholique sont des travailleurs pauvres et 37,5% sont au chômage (68% des actifs accueillis). Parmi ces derniers, 26% sont des chômeurs sans droits, et 58% le sont depuis plus d'un an.

Alors que les bénéficiaires du Secours catholique font partie des publics prioritaires pour l'accès aux emplois aidés, seulement 4,1% en bénéficient, regrette le secrétaire général. Il demande des contrats aidés spécifiques pour les plus démunis, de plus de deux ans, avec un accompagnement renforcé "pour casser le cercle infernal 'emploi aidé-chômage'".

Le Secours catholique appelle ainsi à "un véritable accompagnement personnalisé", avec des moyens supplémentaires pour Pôle emploi, et le "décloisonnement" de tous les acteurs (entreprises, associations, structures d'insertion, etc.). Il insiste également sur la "responsabilité sociale des entreprises" dans la lutte contre le chômage, et le rôle de la formation professionnelle, pas assez accessible aux plus démunis.

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