Faible croissance au 2e trimestre : "C'est un coup dur pour le gouvernement au regard des mesures fiscales prises en décembre"
La croissance de l'économie a ralenti au deuxième trimestre, sous l'effet d'une consommation des ménages en légère baisse. Pour Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, "cela pose donc la question de ces baisses de fiscalité, plutôt orientées vers l'épargne".
"C'est un coup dur pour le gouvernement et pour l'économie française au regard des mesures fiscales sur le pouvoir d'achat qui avaient été prises en décembre", déclare, mardi 30 juillet, sur franceinfo, Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, l’Observatoire français des conjonctures économiques, alors que la croissance de l'économie française a ralenti au deuxième trimestre à 0,2%, sous l'effet d'une consommation des ménages en légère baisse (-0,1% en juin).
"Le supplément de revenu est pourtant significatif, c'est une des premières vraies hausses du pouvoir d'achat depuis 2007", constate l'économiste, faisant notamment référence aux mesures de soutien décidées suite au mouvement des "gilets jaunes".
La consommation "reste relativement inerte"
"Ces mesures étaient attendues pour redynamiser la consommation, or celle-ci reste relativement inerte. Elle baisse même en juin. Cela pose donc la question de ces baisses de fiscalité, plutôt orientées vers l'épargne plutôt que vers la consommation", analyse Mathieu Plane. "Il y a une défiance actuelle, poursuit-il, qui passe par une épargne de précaution : le taux d'épargne est plus élevé que d'habitude. On peut imaginer que c'est l'incertitude économique, politique".
Cette remontée assez nette d'une épargne de précaution, on l'observe d'habitude lors des périodes de crise économique ou de chômage. Or aujourd'hui, on est plutôt dans une incertitude globale
Mathieu Plane, économiste à l'OFCEsur franceinfo
En cause notamment, la réforme des retraites. "Il y a des nouvelles mesures qui sont annoncées, qui peuvent être assez anxiogènes pour beaucoup de ménages. Face à ce climat d'incertitude sur la direction donnée à ces réformes d'ampleur, il peut y avoir une forme de précaution", estime Mathieu Plane.
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