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Croissance du PIB au deuxième trimestre: +0,3%

"Après quatre trimestre de croissance négative, la France sort enfin du rouge", a déclaré Mme Lagarde
Article rédigé par France2.fr
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La ministre de l'Economie Christine Lagarde, le 13 août 2009 (© F2)

"Après quatre trimestre de croissance négative, la France sort enfin du rouge", a déclaré Mme Lagarde"Après quatre trimestre de croissance négative, la France sort enfin du rouge", a déclaré Mme Lagarde

La ministre de l'Economie a ainsi commenté, avant leur publication, les chiffres de l'Insee, sur la croissance au deuxième trimestre en France.

Ce chiffre de 0,3% constitue une surprise car l'Institut national de la statistique (Insee) tablait jusqu'à présent sur un recul de 0,6% du produit intérieur brut au deuxième trimestre.

La chute de l'activité avait été de 1,3% au premier trimestre (chiffre révisé à la baisse, puisque les précédentes données sur cette période évoquaient un recul de 1,2%).

L'annonce d'une croissance française positive au 2eme trimestre s'ajoute à d'autres signaux encourageants perçus ces dernières semaines comme la hausse de la production industrielle et la remontée du moral des entrepreneurs. Les économistes restent toutefois prudents pour les trimestres à venir considérant que la hausse du chômage, qui devrait se poursuivre malgré la reprise, va peser sur l'activité.

La croissance du deuxième trimestre a été soutenue par les dépenses des ménages et un redressement des exportations, ces dernières ayant progressé de 1,0% après une chute de 7,1% lors des trois premiers mois de l'année, selon l'Insee. La consommation des ménages a continué de résister avec un gain de 0,3%, après +0,2% au premier trimestre. L'investissement a reculé de 1% en revanche, avec des baisses de 1,8% pour les entreprises non financières et de 0,9% pour l'investissement des ménages, essentiellement en logement. Conséquence du plan de relance, les investissements publics ont progressé (+0,1%).

Le commerce extérieur a apporté une contribution positive de 0,9 point au PIB, après -0,2 point au premier trimestre, alors que celle des variations de stocks a été négative de 0,6 point - à peine mieux qu'en janvier mars (-0,7 point). Les résultats détaillés du PIB du deuxième trimestre seront publiés le 25 septembre.

Par ailleurs, la ministre de l'Economie a commenté les chiffres sur l'inflation (en baisse en juillet): "Je suis assez catégorique sur ce point-là : on n'entre pas dans une période de risque de déflation". Les chiffres de l'inflation de juillet intègrent le fort recul des prix des matières premières par rapport à l'été 2008, a-t-elle rappelé.
Mais si on regarde "l'inflation sous-jacente, sans tenir compte des grandes variations comme celle de l'énergie, là, on a toujours une inflation qui est largement au dessus de zéro, donc je n'ai pas du tout de crainte de déflation", a précisé la ministre.

Pour le PS, la France est toujours dans la dépression

La France reste "au coeur d'une crise profonde et durable", et la rentrée s'annonce "particulièrement difficile", selon le PS.

"Même si certains signes de reprise se dessinent en Europe et aux Etats-Unis, la crise est loin d'être terminée", commente dans un communiqué Michel Sapin, secrétaire national du PS à l'Economie. "L'acquis de croissance pour 2009 reste largement négatif (-2,4%) et les prévisions d'un recul de -3% pour l'année ne sont pas modifiées, ce qui laisse présager de nouvelles dégradations sur le front de l'emploi", souligne l'ancien ministre.

"Les prévisions font toujours état d'un taux de chômage à plus de 10% à la fin de l'année et le pays vient de subir un recul historique de l'emploi au premier trimestre (193.000 emplois détruits). L'investissement des entreprises continue de reculer, les indicateurs de conjoncture sont toujours dans le rouge, notamment pour l'industrie", ajoute-t-il.

L'analyse de Eric Heyer, directeur adjoint de l'OFCE


Le rebond de la croissance française au deuxième trimestre n'annonce pas "une sortie de crise" car les destructions d'emplois restent "trop importantes", estime Eric Heyer dans une interview accordée à l'AFP. "Je ne crois pas à la crise", a-t-il ajouté.

"La France a gagné des parts de marché à l'exportation notamment dans l'automobile grâce à des dispositifs ponctuels comme la prime à la casse", indique-t-il . Mais "aucun élément ne montre que la France, à l'instar de l'Allemagne, soit devenue une grande puissance exportatrice", poursuit-il.

"Les entreprises ont déjà écoulé une grande partie de leurs stocks. Elles vont donc se remettre à fabriquer ce qui devrait doper l'économie. N'oublions pas que le déstockage a fortement impacté la croissance au premier et second trimestre", conclut-il.Croissance en Allemagne

L'Allemagne a, aussi, renoué de manière inattendue avec la croissance au deuxième trimestre, avec une hausse de 0,3% de son Produit intérieur brut par rapport au premier trimestre. La première économie européenne n'avait plus enregistré un taux de croissance positif depuis le premier trimestre 2008, a précisé l'Office fédéral des statistiques dans un communiqué.

L'Office a noté que la bonne performance du printemps s'expliquait par "des impulsions positives venant des dépenses privées et publiques ainsi que du bâtiment", sur fond de plans de relance. L'Allemagne a aussi profité du fait que les importations ont reculé plus fortement que les exportations au deuxième trimestre.

Mais le pays est loin d'avoir retrouvé son niveau d'avant-crise: par rapport au deuxième trimestre 2008, le PIB allemand du printemps affiche une baisse de 7,1%, ou- 5,9% en données corrigées des variations calendaires.

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