"Il faut donner envie d'Europe aux Italiens et parfaire la zone euro"
L'économiste Christophe Ramaux et le journaliste Étienne Lefebvre débattent dans le "Soir 3" de la crise politique en Italie qui secoue la zone euro.
"Ceux qui souffrent d'abord, ce sont les Italiens. L'Italie vient de connaître deux décennies perdues. Le PIB par habitant stagne depuis 20 ans. Il faut s'inquiéter davantage pour les Italiens que pour l'euro", estime Christophe Ramaux, membre des Économistes atterrés.
"Il ne faut pas s'inquiéter à court terme d'une contagion, d'un effondrement des bourses. Le risque est davantage politique. Les marchés financiers s'inquiètent d'une vague populiste anti-euro qui pourrait remporter les prochaines législatives", tempère Étienne Lefebvre, rédacteur en chef aux Échos.
"Le risque est économique, juge au contraire Christophe Ramaux. Comme l'Italie va très mal, le peuple n'en peut plus. il demande à sortir du cercle vicieux infernal de l'austérité".
La faute à l'Allemagne
"Il faut leur donner envie de plus d'Union européenne. La zone euro est incomplète, imparfaite. Il n'y a pas de politique économique commune, de fiscalité commune, de mécanisme de solidarité entre États avec un budget de la zone euro", constate le journaliste.
"Les fautifs en Europe ne sont pas les Italiens et les Grecs, ce sont les Allemands qui ne dépensent pas assez. Leurs excédents représentent 8% du PIB allemand", s'insurge Christophe Ramaux, enseignant à la Sorbonne.
"Si l'Italie, troisième économie de l'UE, sortait de l'euro, il n'y aurait plus d'euro. La lueur d'espoir c'est que la zone euro ne réagit que quand elle est au bord du gouffre", conclut Étienne Lefebvre.
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