Ces dirigeants européens renversés par la crise
Le départ de José Luis Zapatero en Espagne porte à sept le nombre de gouvernements européens qui ont chuté en moins d'un an. FTVi revient sur ces pays dont le pouvoir a basculé dans le sillon de la crise de la zone euro.
Et de sept. Ils sont désormais sept dirigeants européens à avoir été emportés par la crise en moins d'un an, avec la large victoire de la droite espagnole dimanche 20 novembre. Les gouvernements ont été désavoués soit par les électeurs, soit par les marchés. FTVi revient sur ces pays dont le pouvoir a basculé dans le sillon de la crise de la zone euro.
• José Luis Zapatero, en Espagne
Au pouvoir depuis sept ans, Zapatero n'a pas pu terminer son deuxième mandat et a dû se résoudre à des élections anticipées. Contraint à une austérité drastique par les autorités européennes, son gouvernement socialiste s'est mis à dos une partie de son électorat, qui ne lui pardonne pas le tournant de la rigueur.
Les Espagnols ont reproché au gouvernement sortant d'avoir tardé à réagir pour redresser l'économie et juguler le chômage dont le taux (21,5 %) est le plus élevé de l'Union européenne. Discrédité et impopulaire, le Parti socialiste ouvrier espagnol enregistre dimanche son plus mauvais score depuis le retour de la démocratie dans le pays, en 1975.
• Silvio Berlusconi, en Italie
Le Cavaliere, que l'on croyait indétrônable, a été balayé par la crise de la zone euro. Plombée par son endettement de 120 % du PIB, l'Italie était dans le viseur des marchés. Les mesures d'austérité votées en septembre n'ont pas suffi : le pays a perdu son triple A et les taux d'intérêt des émissions italiennes ont atteint des records.
L'ancien président du Conseil italien s'est résigné à quitter le pouvoir le 12 novembre, sous les huées et les insultes de milliers de manifestants rassemblés à Rome. C'est Mario Monti, un économiste aux antipodes de Berlusconi, qui a pris la tête d'un gouvernement d'experts.
• Georges Papandréou, en Grèce
Acculé sous la pression de l'Union européenne (UE), des marchés financiers et de la colère de la rue, Georges Papandréou a démissionné le 8 novembre. Arrivé au pouvoir en 2009, le socialiste a dû faire face à deux années de crise en raison d'un endettement abyssal.
Récession, chômage… la Grèce doit prendre des mesures d'austérité drastiques et réclame l'aide du Fonds monétaire international (FMI) et de l'UE. Lucas Papademos, ancien vice-président de la Banque centrale européenne, succède à Papandréou et prend les commandes d'un pays au bord de la cessation de paiement.
• Iveta Radicova, en Slovaquie
Des élections législatives anticipées se tiendront en mars 2012 après la chute du gouvernement de centre-droit d'Iveta Radicova. Elle a perdu en octobre un vote parlementaire, qu'elle avait assimilé à une motion de confiance, sur le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Ce vote a affolé la zone euro en pleine crise de la dette, comme le notait Le Figaro.fr.
La mesure a finalement été approuvée par le Parlement slovaque lors d'un second vote, avec le soutien de l'opposition sociale-démocrate, qui a obtenu en échange l'organisation d'élections anticipées.
• Lars Lokke Rasmussen, au Danemark
En septembre, le gouvernement de centre-droit de Lars Lokke Rasmussen perd les élections législatives. Si le royaume ne fait pas partie de la zone euro, il est tout de même touché par la crise dès 2008.
La coalition de gauche s'impose le 15 septembre en promettant des mesures pour relancer l'économie après le plan d'austérité imposé par la droite.
• José Socrates, au Portugal
Le socialiste José Socrates démissionne en mars après le rejet de son quatrième plan d'austérité par le Parlement portugais. En juin, la droite remporte les législatives. Sur trois ans, le pays a sollicité une aide exceptionnelle de 78 milliards d'euros en échange de plans d'austérité réclamés par Bruxelles et le FMI.
A peine élu, le nouveau Premier ministre, Pedro Passos Coelho, un libéral centriste, a demandé "beaucoup de courage" aux Portugais pour faire face aux mesures de rigueur.
• Brian Cowen, en Irlande
Première victime de la crise de la dette, le Premier ministre irlandais (centre) a essuyé un échec aux législatives de février. Il est remplacé par Enda Kenny, du Fine Gael (centre-droit), à la tête d'un gouvernement de coalition qui reprend à son compte les grandes lignes du plan de sauvetage accepté fin 2010 mais vécu comme une humiliation par de nombreux Irlandais.
En trois ans, le pays a reçu 85 milliards d'euros d'aides. Là aussi, des mesures de rigueur ont été instaurées : coupes dans la fonction publique, dans les budgets sociaux, augmentation des impôts…
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