Interpellations d'agriculteurs à Rungis : "Ce qu'on ne voulait surtout pas c'est qu'on parle de ces éléments-là et pas du fond", regrette la FNSEA
"Ce qu'on ne voulait surtout pas c'est qu'on parle justement que de ces éléments-là et qu'on ne parle pas du fond", regrette, mercredi 31 janvier sur franceinfo, Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA et lui-même agriculteur, en réponse aux 91 personnes interpellées après s'être introduites au marché de Rungis (Val-de-Marne).
Luc Smessaert veut surtout parler de ce qui se passe bien : "Nous, on a 80 000 agriculteurs, 55 000 tracteurs qui se sont déplacés ces derniers jours et sur tous ces points de blocage ça se passe bien. On a appelé au respect des biens et des personnes, pas de dégradations". Il tient au passage à remercier les forces de l'ordre qui "font un super boulot pour sécuriser les convois" et ainsi éviter "les drames comme on a pu le voir en Ariège".
"Cette crise est morale, profonde"
"Les agriculteurs, insiste-t-il, veulent qu'on parle de leurs dossiers, que ce soit au niveau français ou européen. C'est ça qui est essentiel". Concernant la mobilisation, la FNSEA poursuit ses actions : "On est déterminés comme jamais, le soutien des Français nous booste", assure le syndicaliste qui constate qu'auparavant les agriculteurs "seraient peut-être rentrés avec les annonces de la semaine dernière [les annonces faites par Gabriel Attal vendredi 26 janvier] mais aujourd'hui ce n'est pas possible. Cette crise est morale, profonde."
Toutefois, le syndicaliste le reconnaît, "la tension monte" et "il faut vraiment que le gouvernement l'entende". Il explique cette situation par le fait que "certains sont là depuis plus de 10 jours et forcément il y a la fatigue et le travail aussi qu'on a laissé de côté dans nos exploitations". Une tension exacerbée par le fait d'avoir l'impression que le gouvernement "ne nous répond que par petites bribes". Pour l'agriculteur, "ça manque de cohérence" alors que les agriculteurs demandaient "des choses assez simples sur lesquelles on voit bien que c'est compliqué".
Concernant "la partie européenne", Luc Smessaert affirme ne pas être "sur le même temps". Il ajoute : "Oui, le ministre de l'Agriculture a obtenu une dérogation pour les jachères en 2024 mais il faut qu'il nous annonce dès maintenant qu'il se battra et qu'on fera tout pour que jusqu'à la fin de la prochaine PAC [prévue en 2027] on n'ait pas à faire ces jachères".
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