"Il faut interdire les importations de l’autre côté de la frontière" : les agriculteurs polonais dénoncent la concurrence déloyale des produits ukrainiens

En Pologne, les manifestations des agriculteurs s’intensifient pour protester contre les importations ukrainiennes qui inondent le marché local et qui font baisser les prix depuis le début de la guerre entre Kiev et Moscou.
Article rédigé par franceinfo - Martin Chabal
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Des agriculteurs polonais et leurs tracteurs bloquent l'autoroute reliant Varsovie et Lublin pour dénoncer les importations ukrainiennes, le 20 février 2024. (SERGEI GAPON / AFP)

Les nerfs sont à vif pour les agriculteurs polonais. Ils manifestent sans relâche depuis près de 10 jours et bloquent les postes-frontière qui mènent en Ukraine. Une centaine de routes et de passages transfrontaliers sont ainsi toujours bloqués dans le pays. Parmi eux, Marcin Wilgos, l’un des organisateurs de cette manifestation : "Nous sommes inondés de produits agricoles ukrainiens qui ne sont pas soumis aux normes européennes. Pour eux, c’est donc moins cher à produire, donc c’est vendu moins cher", dénonce-t-il.

Comme lui, ils pointent du doigt une situation de concurrence déloyale depuis le début de l’invasion russe, car Bruxelles a supprimé les droits de douane pour certains produits ukrainiens, des importations qu'ils jugent "incontrôlées". Pour eux, il leur faut des solutions concrètes rapidement. "Il faut interdire les importations des matières premières de l’autre côté de la frontière", explique Ireneusz, cultivateur de betteraves sucrières. "Avant la guerre, je vendais mon sucre pour 380 euros, maintenant on a du mal à le vendre plus de 160 euros."

Victimes des normes européennes

Pourtant, les manifestants ne se disent pas victimes de l’aide à l’Ukraine, mais plutôt de règles et de normes européennes difficiles à concilier, avec la situation compliquée qu’ils traversent depuis le début de la guerre. Un mouvement de mécontement agricole qui se multiplie dans plusieurs autres pays d'Europe, comme l'Allemagne, l'Italie ou la Grèce.

Mais côté ukrainien, ce blocage de la frontière a du mal à passer. Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, estime même que le blocus à la frontière témoigne de "l’érosion de la solidarité" entre Polonais et Ukrainiens.

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