Crise : les places financières dévissent, débat cet après-midi à l'Assemblée
La Réserve fédérale américaine (Fed) est montée au front pour empêcher la contagion de la crise du crédit à l'économie réelle, en annonçant l'achat de billets de trésorerie, instruments financiers qui permettent aux entreprises de faire face à leurs besoins imprévus de liquidités. Cette annonce a contribué à rassurer certains marchés qui évoluaient en dents de scie au lendemain d'un "lundi noir". Mais pas la Bourse de New York, qui a continué sa chute, terminant en baisse pour la cinquième séance consécutive et atteignant son plus bas niveau depuis octobre 2003: le Dow Jones a lâché 5,11% et le Nasdaq 5,80%.
Cette nuit, les bourses asiatiques ont dévissé. A la clôture, Tokyo chute de 9,38%, sa pire performance depuis 1987. Les autres bourses asiatiques ont suivi : Hong Kong a perdu 8,2%, Séoul 5,81%, Sydney 5% et Shanghai 3,04%. A la mi-séance, Bombay cédait 8,16% et Bangkok 8,37%. A Jakarta, la séance a été suspendue alors que le principal
indice chutait de 10,38%.
_ Dans le Golfe aussi, l'affolement gagnait les bourses des riches monarchies pétrolières après trois journées consécutives de repli: -7,5% en Arabie saoudite, -8,3% au Qatar, -9,6% à Dubaï.
Et ce matin, les bourses européennes coulent à pic. Paris s'enfonce de 8,18%, passant sous les 3.500 points. Londres perd 7,82%. Le Dax, à Francfort, perd 6,32 points, franchissant la barre des 5.000 points.
Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a assuré que celle-ci faisait tout son possible pour fournir des liquidités aux marchés, mais qu'elle n'avait pas la capacité de résoudre les problèmes de solvabilité des banques. De leur côté, les ministres des Finances de l'Union européenne ont pris leur première mesure commune concrète, après la cacophonie des derniers jours, en se mettant d'accord pour garantir les dépôts bancaires des particuliers jusqu'à 50.000 euros, contre 20.000 auparavant, en cas de faillite de leur banque.
Paris a réaffirmé son engagement à empêcher toute faillite de banque: "Nous avons décidé de garantir complètement la continuité du système bancaire français", a déclaré le Premier ministre François Fillon. Le gouvernement français a également appelé à l'unité. "Devant la gravité de la situation économique", il n'y a "pas de place pour les querelles idéologiques, les vaines polémiques et les petits calculs politiciens ", souligne la motion adoptée hier soir par les cadres de l'UMP.
Une unité difficile à tenir car majorité et opposition sont en désaccord total sur les solutions à apporter à la crise. Les députés auront l'occasion d'en débattre aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
Le premier ministre François Fillon prendra la parole au Palais Bourbon, suivi par les représentants des 4 groupes UMP, PS, PC et non inscrits. Il y aura ensuite une série de questions réponses entre les députés et les ministres. Ce débat était réclamé par l'opposition depuis des semaines.
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