Crise : l'UE tente de parler d'une seule voix, le CAC 40 reprend 0,55%
Les ministres européens des Finances se sont mis d'accord pour relever de 20.000 à au moins 50.000 euros le montant minimum de garantie bancaire des particuliers en cas de faillite de leur banque. L'accord est moins ambitieux que l'objectif initial qui était de porter le seuil minimal à 100.000 euros pour tous. L'objectif des pays européens, avec cette première mesure concrète commune face à la crise financière, est de rassurer les épargnants pour éviter une crise de défiance prolongée à l'égard des banques qui pourrait entraîner des retraits massifs des comptes.
L'idée est aussi d'harmoniser les politiques disparates suivies en la matière et d'éviter des fuites de capitaux vers les banques des pays les plus généreux, alors que plusieurs pays européens ont annoncé ces derniers jours des mesures pour relever leurs garanties. Les Européens discutent aussi d'une réduction des délais de remboursement des petits épargnants en cas de faillite de leurs banques, selon le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia. Ces délais peuvent atteindre plusieurs mois aujourd'hui selon les pays.
Les pays européens entendent par ces initiatives apporter une première réponse commune, après avoir jusqu'ici privilégié le chacun pour soi. Pour un certain nombre de pays, la décision prise aujourd'hui ne changera rien dans l'immédiat. La France, par exemple, offre déjà une garantie à hauteur de 70.000 euros pour les dépôts et pour les titres, très supérieure donc au minimum requis de 20.000 euros dans l'UE.
Par ailleurs, pour tenter de rassurer les marchés financiers, les ministres ont affirmé qu'ils soutiendraient tous leurs grands groupes financiers en cas de difficulté pour éviter un risque de crise généralisé. Une nouvelle nationalisation bancaire en Islande ainsi qu'une série d'informations sur les banques britanniques ont rendu les marchés ultra-nerveux.
La banque Lloyds TSB, qui vient de racheter sa rivale HBOS, a admis qu'elle recherchait "des opportunités" pour lever du capital", après que la BBC eut rapporté qu'elle avait fait lundi une telle demande au gouvernement, avec Royal Bank of Scotland et Barclays. Ces révélations de la BBC ont fait s'effondrer les titres des trois banques, Royal Bank of Scotland perdant, à un moment, plus de 30%.
Les Bourses européennes évoluent en dents de scie au gré des nouvelles et des rumeurs, après des séances tout aussi agitées en Asie où Tokyo a clôturé sur une baisse de 3,03%. Les places européennes, qui avaient ouvert dans le vert, sont passées momentanément dans le rouge au moment de la dégringolade à Londres du titre de Royal Bank of Scotland. En Russie, les cotations ont été suspendues pendant trois heures sur les deux places financières moscovites, avant l'ouverture, au lendemain d'un plongeon historique.
_ Ce soir la Bourse de Paris a terminé en léger rebond, le CAC 40 reprenant 0,55% à 3.732,22 points au lendemain d'une débâcle historique (-9,09%). A Londres le Footsie a également terminé en légère hausse de 0,35%. Le Dax a fini en baisse de 1,12%, après une chute brutale de plus de 7% la veille. A Wall Street, la bourse de New York a aussi cloturé en baisse pour la cinquième séance consécutive, atteignant son plus bas niveau depuis octobre 2003 : le Dow Jones a lâché 5,11% et le Nasdaq 5,80%
Caroline Caldier avec agences
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