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Crise financière : le rôle des agences de notation

La Bourse de Paris a décroché de près de 4% en fin de séance hier, et poursuit sa dégringolade aujourd'hui. Après la tourmente financière grecque, les annonces des baisses de notation du Portugal et de l'Espagne ont à nouveau fait plonger les places financières européennes. Comment fonctionnent les agences de notation et pourquoi les marchés sont-ils si sensibles à leurs analyses ? Eléments de réponse…
Article rédigé par franceinfo
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Trois agences de notation dans le monde se partagent la lourde tâche d’estimer le risque de crédit des entreprises, banques et Etats : Fitch, Moody’s et Standard & Poor's. Dans le cas du Portugal c’est Standard & Poor's qui a annoncé la dégradation de sa note, pays également confronté à des déficits publics colossaux et considéré par les marchés comme le prochain pays risquant une crise de confiance, à l'instar de la Grèce.

Payer pour être noté. Définition de la notation selon Standard & Poor's : "la notation est l’évaluation par une agence spécialisée du risque de non-remboursement en temps et en heure d’un emprunt émis sur le marché. Par extension, la notation est une opinion indépendante, objective, transparente et régulièrement mise à jour, sur la solvabilité d’un émetteur". En français facile : entreprises, banques, ou collectivités désireuses d’emprunter, paient les agences de notation pour obtenir des notes qui rassureront, ou pas, les investisseurs.

Leur rôle s’est accru au fil des années et avec la complexification des marchés financiers. Et les agences notent désormais également des Etats souverains. Chez Standard & Poor's, plus d’une centaine d’Etats sont étudiés. "Performance de l’économie, perspectives de croissance, performance budgétaire et financière, politique fiscale et monétaire, endettement, balance des paiements", sont passés au crible régulièrement.

Depuis dix ans, la méthodologie fait grincer des dents sur les marchés financiers. Les agences ne demandent aucune rétribution aux Etats qu'elles notent. Les résultats suffisent à leur assurer de la publicité. Une liberté qui explique qu’elles ne prennent pas de gants pour infliger des mauvaises notes. En revanche, les notations des banques ou entreprises sont payées… par les emprunteurs eux-mêmes. D’où de potentiels conflits d’intérêts.
_ Déjà au moment de l’éclatement de la bulle internet en 2000, on avait reproché aux agences des notes irréalistes et leur manque de réactivité. Avec la crise des "subprimes" ces mêmes notes sont pointées du doigt. De nombreux titres adossés à des crédits hypothécaires à risques, avaient pourtant bénéficié de notes élogieuses de la part des agences.

Caroline Caldier avec agences

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