Mayotte : "Il faut qu'on soit beaucoup plus fort sur le judiciaire" et qu'on "soit plus malin pour lutter contre la spirale de l'immigration irrégulière", estime Gérald Darmanin
"Ce qu'il faut désormais, c'est qu'on soit beaucoup plus fort sur le judiciaire" à Mayotte "pour interpeller les filières [criminelles] et pas simplement pour rétablir l'ordre public, ce que nous avons fait", estime Gérald Darmanin, dimanche 25 juin sur franceinfo. Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer est en déplacement depuis samedi dans le 101e département français pour défendre l'opération "Wuambushu", qui "porte ses fruits".
Lancée il y a deux mois pour "lutter contre la criminalité, l'immigration illégale et l'habitat insalubre", l'opération sera prolongée. Gérald Darmanin précise que le gouvernement va "continuer à mettre énormément de policiers et gendarmes sur place". Il rappelle que 1 800 policiers et gendarmes sont actuellement déployés à Mayotte "et pendant un mois les choses vont continuer comme ça". Les forces de l'ordre resteront présentes sur l'archipel mais il y aura "peut-être moins de gendarmes mobiles et un peu plus de gendarmes judiciaires". Si les efforts se concentreront un peu plus sur le judiciaire, c'est parce que l'État s'est aperçu "que les filières criminelles s'organisent différemment devant la masse très importante de forces de l'ordre".
Le ministre de l'Intérieur rappelle que "la sécurité est la priorité numéro un de Mayotte". Ce n'est pas pour autant un "but en soi", mais plutôt "un moyen pour développer la vie économique, touristique et culturelle". Gérald Darmanin considère en effet que "Mayotte est un archipel magnifique qui pourrait avoir cette activité touristique, mais il ne l'a pas pour des raisons de sécurité".
Objectif : "détruire un millier de bidonvilles d'ici la fin de l'année
Gérald Darmanin met aussi en avant la lutte contre l'habitat insalubre, qui est une autre des ambitions de l'opération "Wuambushu" avec la destruction de bidonvilles. Pour l'instant, "275 bidonvilles ont été détruits", selon le ministre qui réaffirme l'objectif "d'en détruire un millier d'ici la fin de l'année". Il juge cette opération "importante, car dans ces bidonvilles il y a un écosystème criminel, où il y a de la prostitution des mineurs, du trafic d'armes et où une partie de la population ne peut pas accéder". Gérald Darmanin indique que s'il faut détruire ces bidonvilles, c'est aussi pour "reconstruire juste après du logement social et des lycées".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.