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Candidats à la présidentielle devant le Medef : "Il faut faire un effort de 30 milliards d'euros sur les impôts de production", demande le président de la CPME

Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, François Asselin, estime que la France est "championne d'Europe en matière de pression fiscale" sur les entreprises.

Article rédigé par franceinfo
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François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), à l'Elysée le 6 juillet 2021. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Il faut que cette opération séduction soit crédible", a demandé lundi 21 février sur franceinfo François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), après l'oral de nombreux candidats à l'élection présidentielle devant les chefs d'entreprises à Paris, à l'invitation du Medef. "Il faut faire encore un effort de l'ordre de 30 milliards d'euros sur les impôts de production", a-t-il demandé, dénonçant le fait que la France soit "championne d'Europe en matière de pression fiscale".

franceinfo : Qu'attendez vous de ces candidats à la présidentielle aujourd'hui ?

François Asselin : Ce que nous attendons, c'est que cette opération séduction soit tout simplement crédible. Nous sommes, nous, chefs d'entreprises, des pragmatiques. Ce que nous demandons, c'est de ne pas décrocher de la compétitivité européenne. Et pour cela, il faut que nous soyions dans la moyenne européenne en matière de pression fiscale sur les acteurs économiques, sur les PME en particulier. Il faut effectivement, à cinq ans, faire encore un effort supplémentaire de l'ordre de 30 milliards d'euros sur les impôts de production. Ce n'est pas rien. C'est un sacré défi.

Trente milliards d'euros de baisse d'impôts de production, c'est ce que propose notamment Eric Zemmour. Vous êtes d'accord avec ça ?

Nous restons les champions d'Europe, voire les champions du monde, en matière de pression fiscale. Il reste donc encore du chemin à parcourir. Tous les candidats, notamment les candidats de droite, proposent d'avoir une trajectoire fiscale qui reviennent à la moyenne européenne. Pour tenir cette promesse, il faut nous dire comment, on va s'y prendre pour réformer la sphère publique ainsi que nos régimes sociaux. Vous avez un sujet phare qui est la réforme des retraites. Vous ne pouvez pas être crédible si vous avez un secteur public qui représente près de 47% du PIB. Ça étouffe le secteur marchand, à savoir les entreprises.

"Si on veut rester compétitif, il faut avoir un État et des collectivités territoriales qui soient efficaces. Pour cela, bien évidemment, il faut avoir un programme d'économie."

François Asselin, président de la CPME

à franceinfo

Ce n'est pas uniquement une question de suppression de fonctionnaires, absolument pas. Il faut des fonctionnaires qui travaillent mieux. Il faut faire en sorte que nos régimes sociaux, ce sur quoi est assise la solidarité nationale, soient aussi réformés en profondeur. Et là, vous savez qu'on a tous une réforme qui nous attend, c'est celle des retraites qui représente à elles seules plus de 330 milliards d'euros de cotisations par an. C'est considérable.

Si on baisse la fiscalité, pourriez-vous vous engager à augmenter les salaires ?

Vous savez, à partir du moment où on commence à baisser la fiscalité, on retrouve de la compétitivité. La compétitivité, c'est de l'investissement derrière et c'est de l'emploi. Aujourd'hui, le premier moteur d'augmentation des salaires, c'est l'offre et la demande. Lorsque vous avez beaucoup de demandes d'emplois et en face, peu d'offres, les salaires mécaniquement, augmentent. Ça, c'est une vérité économique.

Maintenant, bien évidemment, le coût du travail est important. De toute façon, on a des augmentations de salaires quand nous créons de la richesse et la richesse se crée avec plus de travail. C'est pourquoi nous militons à la CPME pour faire en sorte que les heures supplémentaires soient défiscalisées pour les salariés et nettes de charges patronales pour les entreprises.

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