C'était la consternation mercredi matin à l'usine PSA de Melun-Sénart, après l'annonce de la fermeture du site
C'est "inquiets" et "en colère" que les salariés ont repris le travail sur le site de gestion de pièces détachées, qui doit fermer en 2012.
L'annonce était prévue lors d'un comité central d'entreprise le 20 avril mais suite à une révélation du magazine Challenges, la direction de PSA Peugeot Citroën a confirmé la nouvelle mardi soir.
"Je travaille ici depuis 10 ans et aujourd'hui je suis en colère, je suis triste car j'aimerais pouvoir rester travailler ici", a confié Salah Traikia à l'AFP. "On a cru la direction quand elle nous disait qu'il n'y aurait pas de fermeture, on n'aurait pas dû", a-t-il dit.
Stéphane d'Anastasio, responsable d'équipe et depuis 1996 sur le site a qu'il "s'y attendait, comme beaucoup car plus rien ne venait de Vesoul, il y a des signes qui ne trompent pas". "Je suis déprimé, dégoûté, ils ont parlé de nous reclasser mais quand on a une famille, c'est difficile de partir", a-t-il dit.
Des dizaines de salariés du site de Melun-Sénart (Seine-et-Marne) sont arrivés visages fermés, au compte-gouttes et dans le calme mercredi matin. Quelques voitures arrivaient sur le parking avec klaxons et sifflets.
Le constructeur automobile français emploie 400 salariés à Melun-Sénart. C'est "la première fois qu'un site en activité est fermé par PSA en France", a indiqué une source syndicale.
Pour le site de Melun-Sénart, PSA prévoit d'avoir recours à la mobilité interne avec 170 reclassements par an. D'autre part, le plan de départs volontaires, arrêté le 31 mars au niveau du groupe, est prolongé pour Melun-Sénart. PSA annonce des créations de postes à Vesoul, dont elle compte faire "le centre de logistique mondial des pièces de rechange Peugeot et Citroën", et dans des magasins de proximité.
"On était habitué chez les donneurs d'ordre à des plans de départ volontaires, avec des effectifs fondant année après année. Là ils enclenchent la vitesse supérieure", a indiqué à l'AFP une source syndicale.
Les syndicats CGT du groupe PSA Peugeot-Citroën et la fédération CGT de la métallurgie ont prévu une conférence de presse mercredi à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, sur le sujet.
Le constructeur automobile s'était engagé à ne pas fermer d'usine en France et à ne pas licencier pendant cinq ans en contrepartie d'un prêt de 3 milliards d'euros de l'Etat. Et en novembre 2009, le président du directoire du groupe Philippe Varin avait déclaré qu'il n'y avait "aucun projet de plan de restructuration, ni de nouveau plan de départs chez PSA".
Le plan de départs volontaires lancé en janvier 2009 et clos fin mars 2010 a concerné 5.700 personnes. Pour 2010-2012, le groupe a aussi annoncé en novembre dernier la suppression de 6.000 nouveaux postes par le biais de départs naturels (retraites, démissions, etc.), accompagné d'un plan de gains de productivité de 20% pour avoir "des usines compétitives", selon le DRH du groupe Denis Martin.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.