Budget 2025 : la ministre de la Transition écologique "assume" une "réduction des dépenses" et vise une meilleure efficacité de l'argent public investi
Après la présentation par le gouvernement du projet de budget pour l'année 2025, Agnès Pannier-Runacher, chargée de la Transition écologique, a défendu la position de son ministère, vendredi 11 octobre, en conférence de presse. Elle a vanté une "hausse" de l'enveloppe accordée, puisqu'elle s'élève à 19,5 milliards d’euros pour 2025, contre 16,8 milliards d’euros pour 2024, tout en rappelant que cette augmentation est liée au soutien des énergies renouvelables, mécaniquement en hausse de 4,5 milliards d'euros.
"C'est un montant en trompe-l'œil, car le service public de l'énergie oblige l'Etat à soutenir les énergies renouvelables quand les prix de l'électricité baissent, ce qui est le cas en ce moment, confirme auprès du Monde Nicolas Garnier, délégué général d’Amorce, association qui accompagne des collectivités engagées dans la transition écologique. Ce budget est assez loin de la promesse de ne pas sacrifier la transition sur l'autel de l'austérité financière."
"J'assume (...) de prendre ma part dans l'effort budgétaire du projet de loi de finances pour 2025", a déclaré Agnès Pannier-Runacher, concédant que son ministère "se voit limité en termes de moyens à investir dans l'année". Elle a reconnu une "réduction des dépenses" notamment sur le Fonds vert, destiné aux projets des collectivités, et une baisse de 500 millions pour l'électrification des voitures. Son cabinet a aussitôt précisé que des discussions étaient en cours sur la façon cette diminution allait être répartie, dans l'idée d'accompagner les ménages les plus modestes et de continuer de soutenir le marché.
Des modifications à prévoir
Le chèque énergie, lui, est "sanctuarisé" pour 2025, a souligné la ministre. "Toutes les personnes qui y ont droit doivent le demander", a-t-elle insisté, précisant qu'elle souhaitait relancer une automatisation de ce dispositif pour les personnes éligibles.
Dans un contexte budgétaire délicat, la ministre a mis en avant la nécessité de l'efficacité de chaque euro public investi et défendu le travail sur des recettes visant les "niches brunes", comme le malus sur les véhicules les plus polluants, la suppression de la TVA réduite sur les chaudières utilisant des énergies fossiles (gaz, fioul, charbon), ou encore la hausse de la taxation sur les billets d'avion et sur le gaz. "Il est surtout important d'éviter que des politiques publiques et de l'argent public rendent les solutions carbonées moins chères que les solutions décarbonnées", a-t-elle résumé.
Toutefois, Agnès Pannier-Runacher anticipe des modifications de la copie présentée jeudi par le gouvernement. "Le Parlement va s'en saisir et je m'attends à des évolutions. Je me tiens au service des parlementaires."
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