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Qui sont les bons et les mauvais élèves de la zone euro ?

Portugal, Espagne, Irlande… Après cinq ans de crise, FTVi se penche sur les maillons faibles de l'Union européenne.

Article rédigé par Isabel Contreras
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6min
Le Premier ministre grec Antonis Samaras (G) et le patron de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker à Athènes, le 22 août. (LOUISA GOULIAMAKI / AFP)

ECONOMIE - La rentrée de l'Eurozone promet de gros dossiers. Le Premier ministre grec, Antonis Samaras, va tenter d'obtenir un sursis auprès de la chancelière allemande Angela Merkel, vendredi 24 août, renvoyant le retour à l'équilibre de ses comptes publics, jusque-là prévu pour 2014, à 2016. Une mission qui s'annonce complexe, car l'Allemagne est réticente à retoquer les conditions imposées par la Commission européenne.

Avec la Grèce, l'Italie, l'Espagne ou encore le Portugal luttent eux aussi pour assainir leurs finances à coups de mesures d'austérité. Mais sont-ils tous consciencieux ? En cette rentrée, FTVi évalue les élèves de la zone euro.

Bon travail, continuez

Irlande. C'est le pays qui s'en sort le mieux. Avec quatre années d'avance dans le redressement de son secteur bancaire, l'Irlande présente aujourd'hui des risques nettement inférieurs à ceux de l'Espagne ou de l'Italie, estiment les investisseurs. 

Pour preuve, Dublin a émis par deux fois des obligations à maturité longue en juillet dernier. Ce n'était pas arrivé depuis 2010 et le plan d'aide européen de 85 milliards d'euros accordé à l'Irlande par l'Union européenne et le Fonds monétaire international. Le pays, qui a ainsi évité la faillite, avait été exclu de fait des marchés de capitaux.

Malgré ces bonnes nouvelles, saluées par l'UE, l'Irlande conserve un fort taux de chômage (14% de la population active) et éponge toujours des pertes liées à l'immobilier au sein du secteur bancaire nationalisé.

Peut mieux faire

Italie. Malgré sa récession au deuxième semestre, la troisième puissance économique de la zone euro se porte un peu mieux que les autres. Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétairesOlli Rehn, a d'ailleurs salué le 22 août la politique du Premier ministre italien Mario Monti, qui "a accompli beaucoup en peu de temps". Il a aussi souligné la tendance positive des finances publiques et des "réformes longtemps bloquées du marché du travail".

Mais le pays reste vigilant à cause de son taux de chômage qui a atteint 10,8% de la population active contre 10,6% en mai, selon une estimation de l'Istat (en anglais)Le 17 juillet, la Banque d'Italie a revu à la baisse ses prévisions pour le PIB italien. Elle table désormais sur un repli de -2% en 2012 (contre un maximum de -1,5% prévu jusque-là), et sur une poursuite de la récession en 2013 (-0,2%), alors qu'elle misait auparavant sur une reprise (+0,8%).

A surveiller

Espagne. Le suspense a duré plusieurs mois, mais en juin dernier, la quatrième puissance de la zone euro a fini par accepter un plan d'aide européen de 100 milliards d'euros pour sauver ses banques. Puis Madrid a imposé une politique de rigueur féroce en réformant son droit du travail, en augmentant la TVA et en coupant dans les budgets de l'éducation et de la santé. Des mesures qui ont provoqué une vague de protestations cet été.

Le dossier espagnol risque d'être très présent ces prochains mois : le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, a laissé entendre qu'il pourrait accepter un nouveau plan d'aide, cette fois-ci global. Il souhaite toutefois connaître les intentions de la Banque centrale européenne (BCE) qui pourrait racheter des obligations pour faire baisser les coûts d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie, mais seulement si les pays concernés en font la demande et acceptent ses conditions.

 Pas les bons efforts

Portugal. Sous assistance financière de l'UE et du Fonds monétaire international depuis mai 2011, le pays doit appliquer une cure de rigueur sans précédent, qui devrait provoquer cette année une récession économique de 3% du PIB. Son chômage a atteint au deuxième trimestre le taux record de 15%, selon les statistiques officielles, ce qui représente près de 830 000 personnes à la recherche d'un emploi, contre 440 000 fin 2008. 

Malgré la diminution des salaires des fonctionnaires et la hausse des impôts, la croissance se fait attendre. Le gouvernement de centre-droit du Premier ministre Pedro Passos Coelho estime que "la réforme du Code du travail, entrée en vigueur en août, devrait à terme porter ses fruits", rapporte Le Point

Pourtant, le Portugal est le pays de la zone euro qui fait le plus d'efforts en matière d'austérité. Mais l'excès de mesures structurelles s'est révélé contre-productif : "Le recul de la consommation observé à la fin de 2011 et au début de 2012 s'avère une conséquence directe de la levée de l’impôt spécial sur la prime de fin d’année de l’ensemble des travailleurs", observe le site Econostrum.info.

Très insuffisant

Grèce. Le pays est entré dans sa cinquième année de récession et doit toujours réaliser 11,5 milliards d'euros d'économies à travers des coupes budgétaires drastiques et des réformes structurelles. Le taux de chômage explose et la détresse sociale s'accentue.

Malgré des efforts, notamment des réductions d'effectifs parmi les fonctionnaires, la Grèce reste très fragile. Athènes attend le versement d'une tranche d'aide supplémentaire de 31,5 milliards d'euros de la troïka (UE, Fonds monétaire international et BCE), dont la décision doit être prise en octobre. Sans cet argent, le gouvernement grec risque de se déclarer en défaut de paiement, une situation synonyme de sortie de la zone euro, estiment certains spécialistes. Le Premier ministre grec, Antonis Samaras, voit lui cette aide comme "une bouffée d'air"  pour "permettre à l'économie de fonctionner et d'augmenter les revenus de l'Etat".

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