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Perte du AAA : Hollande souligne "l'échec" de Sarkozy

La dégradation de la note française fait déjà l'objet de nombreuses réactions, à 100 jours de l'élection présidentielle. Le leitmotiv : c'est la faute des autres.

Article rédigé par franceinfo
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François Hollande s'apprête à s'exprimer sur la perte du triple A français, le 14 janvier 2012, depuis son QG de campagne à Paris.  (MIGUEL MEDINA / AFP)

A peine la perte du AAA français était-elle annoncée en milieu d'après-midi que tout le spectre politique s'en est emparé. Confirmée vendredi 13 janvier en début de soirée par le ministre de l'Economie François Baroin, l'actualité fait l'objet d'une récupération politique. A 100 jours de l'élection présidentielle, chaque camp s'en sert pour accuser l'autre.

• La majorité vante le courage des mesures prises face à "l'irresponsabilité" de la gauche

Face à la dégradation de la note française, et à à peine plus de trois mois de l'élection présidentielle, la droite a choisi sa ligne de riposte : l'évènement était anticipé par le gouvernement depuis longtemps, et l'alternance ne ferait qu'empirer la situation.

La décision de Standard & Poor's n'est "pas une nouvelle dont on peut se réjouir, mais elle doit être relativisée", a ainsi réagi Jean-François Copé, citant les Etats-Unis qui ont subi le même sort en août dernier. Le patron de l'UMP s'est félicité du "discours de vérité" du gouvernement et de "l'action courageuse que nous conduisons". En opposition, selon lui, avec "l'irresponsabilité des socialistes qui ont refusé systématiquement toutes les réformes de structure, à commencer par celle des retraites ou de la règle d'or".

De son côté, Valérie Pécresse concède que "la situation est difficile pour notre pays, l'emploi et la croissance".  Mais hors de question pour la ministre du Budget d'envisager d'ajuster la politique du gouvernement. "Notre stratégie économique ne changera pas: c'est le désendettement, la compétitivité et son potentiel de croissance", a-t-elle indiqué dans une interview à l'AFP. Interrogée sur un risque de décrochage économique à l'égard de l'Allemagne, dont la note n'a pas été abaissée par Standard & Poor's, elle a jugé "absolument nécessaire que la convergence franco-allemande se poursuive". "Nous avons clairement à nous inspirer de l'Allemagne", a-t-elle insisté.

• "Un échec pour Sarkozy", scandent Hollande et la gauche

Depuis son QG de campagne à Paris, François Hollande a souligné samedi l'échec de la bataille de Nicolas Sarkozy qui "avait fait de la conservation du triple A un objectif de sa politique." Il va même plus loin, assurant que cette décision est le symbole de "l'échec de son quinquennat" dans un entretien au Monde. Pour le candidat socialiste, la stratégie du président "a manqué de cohérence, (...) de constance (...) de clairvoyance et surtout de résultats". Et ce sont les Français qui en paieront la note, selon lui. 

Jean-Luc Mélenchon, a lancé un appel à "résister" à "la guerre de la finance contre la France". Mais c'est surtout le chef de l'Etat qui faisait office de cible. "Cette perte du triple A sanctionne la politique suivie depuis 2007. M. Sarkozy restera le président de la dégradation de la France", a asséné la première secrétaire du PS, Martine Aubry, pour qui cette situation "a un seul responsable: M. Sarkozy".

Député PS de Paris, Jean-Marie Le Guen y voit un "triple échec pour Sarkozy : échec de sa politique économique depuis cinq ans qui a a mené la France dans cette situation, échec de la gestion de la crise, et échec social"

• Pour Eva Joly, "l'austérité" imposée par le gouvernement en cause

La candidate écologiste à la présidentielle a estimé vendredi que "la dégradation de la note de la France traduit l'échec de la politique du gouvernement et l'échec de la politique de Nicolas Sarkozy, de ses cadeaux fiscaux, et démontre que la politique d'austérité qui n'était pas demandée par les agences de notation de cette façon, a été inopérante". Selon Eva Joly, "l'austérité ça ne sert à rien".

• Moins bien que les Belges sans gouvernement, selon le camp Bayrou

"Même avec une longue période sans gouvernement, les Belges conservent le triple AAA, souligne un membre du staff de campagne de François Bayrou. C'est dire le niveau de notre gouvernement." Sur Twitter, Pierre-Louis Monteiro, de l'équipe de campagne du candidat MoDem à la présidentielle, n'oublie pas d'inclure la gauche : "Depuis 81, la Droite a créé 1100 Mds de dettes, la Gauche 500 Mds, en 15 ans chacun. Sortons les irresponsables !"

"L'UMP a sa part de responsabilité, par manque de courage, mais le PS nous a plombés", estime Arnaud Dassier, ancien membre de l'UMP qui soutient désormais François Bayrou, évoquant sur Twitter les 35 heures et la retraite à 60 ans.

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