Reportage "Sans ça, je ne pourrais aller nulle part" : l'engouement des ados pour les voitures sans permis, désormais concernées par le contrôle technique

En ce moment en France, près d'une voiturette sur deux est vendue à un jeune conducteur. Certains constructeurs s'adaptent à ce nouveau public avec un équipement et un design remaniés.
Article rédigé par Boris Loumagne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
À 17 ans, Alice est déjà une conductrice expérimentée : elle possède sa voiture sans permis depuis trois ans. (BORIS LOUMAGNE / FRANCEINFO)

La mesure a longtemps été contestée, mais elle entre bien en vigueur dès lundi 15 avril. Les deux-roues, motos et scooters, doivent désormais passer par la case contrôle technique. Trois millions de véhicules de catégorie L sont concernés. Les voiturettes devront également s'y soumettre. Ces petites voitures sans permis, longtemps perçues comme ringardes, sont désormais à la mode chez les adolescents. En ce moment en France, près d'une voiturette sur deux est vendue à un jeune.

On l'entend arriver de loin, Alice, avec sa voiturette sans permis. "À la longue, ça fait un peu de bruit, mais c'est quand même très pratique. Et on a tout comme dans une voiture normale. J'ai la climatisation, le chauffage, les fenêtres électriques, j'ai tout pour pouvoir charger mon téléphone, le poste radio, le poste Bluetooth. Je suis super bien installée."

Comme Alice, de nombreux jeunes conducteurs font le choix de la voiturette. (BORIS LOUMAGNE / FRANCEINFO)

À 17 ans, Alice est déjà une conductrice expérimentée. Elle possède sa voiture depuis trois ans. "On monte jusqu'à 45 km/h. Mais vu que ma voiture est plus ancienne, je peux monter jusqu'à 50 km/h.

"Le matin, il n'y a pas de problème, sous la tempête ou la pluie, elle tient très bien la route."

Alice, 17 ans

à franceinfo

La voiturette, c'est la sécurité pour les parents et l'autonomie pour Alice, surtout ici en milieu rural. "Ici au lycée, on a tous ce genre de voiture parce qu'on est dans des petits villages où on n'a pas de bus. On a des horaires qui conviennent pas du tout par rapport au peu de bus qu'on a, et par rapport à nos activités extrascolaires. Sans ça, je ne pourrais aller nulle part."

Partenariats avec des influenceurs

Depuis quelques années, les voiturettes se vendent comme des petits pains à la campagne mais aussi, récemment, en zone périurbaine. Un marché en pleine croissance donc, porté surtout par les jeunes clients. Chez l'un des leaders du marché, le constructeur français Ligier, on vend 40% des voitures sans permis à des ados. Et pour les séduire, les véhicules se sont modernisés.

"Avec une gamme de véhicules adaptée à ce public-là, avec des lignes plus sportives, si j'ose dire. Évidemment, la sportivité à 45 km/h est relative, explique François Ligier, le PDG de l'entreprise. Mais en tout cas, un design qui traduit une ambition de sportivité, qui traduit les codes de ce public-là. Cet investissement sur le design est fait depuis quelques années pour correspondre à leurs envies."

"Dans le produit, on va retrouver aussi la technicité avec l'intégration d'un grand écran, la compatibilité avec le smartphone, qui est absolument importante, la stéréo, la musique, aussi importantes pour ce public."

François Ligier, PDG de l'entreprise

à franceinfo

Les marques de voiturettes se veulent branchées. Présence accrue sur les réseaux sociaux, partenariats avec des influenceurs, les adolescents sont ciblés mais ce sont bien les parents qui finissent par payer. Et ce n'est pas donné. Il faut compter entre 8 000 euros et 9 000 euros pour une entrée de gamme. 

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