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"On ne va pas se lever à 3 heures du matin pour travailler à perte" : l'activité des pêcheurs marseillais menacée par la hausse des prix des carburants

Jean Castex doit détailler ce mercredi 15 mars le plan de résilience du gouvernement, pour faire face aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Les annonces seront suivi de près par les pêcheurs, frappés de plein fouet par la hausse des prix des carburants. 

Article rédigé par franceinfo - Guillaume Farriol
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Les bateaux restent à quai, les sorties en mer étant de moins en moins rentables. (GUILLAUME FARRIOL / RADIO FRANCE)

À part quelques mouettes qui s'agitent au dessus de l'eau, le port de Saumaty, à Marseille, est presque désert. Les sorties en mer pour pêcher ne sont plus rentables, donc les bateaux restent à quai. Jonathan, pêcheur, vient de faire le plein pour 715 euros : "Avant on payait 55 euros d'essence par jour. Maintenant, on arrive à presque 300 euros la journée." En trois semaines, le litre de carburant est passé de 70 centimes à 1,50 euro. "On est obligé de licencier du monde."Jonathan suivra donc de près l'annonce du plan de résilience par le Premier ministre.

Ange, un autre pêcheur, fera de même. Son bateau consomme 1 400 litres de gazole chaque jour. Il attend une baisse claire et nette du prix des carburants. "On ne veut pas de remise indirecte, de-ci de-là, prévient-il. On veut qu'un prix soit calculé,  auquel les chalutiers et la pêche soient viables. Ça veut dire qu'il faut stabiliser un prix entre 60 et 70 centimes le litre au grand maximum, et à partir de là, renégocier les taxes."

"Baisser les charges, ça ne sert à rien."

Louis, propriétaire de chalutier

à franceinfo

Jean Castex pourrait aussi annoncer des baisses de charges sociales ou de taxes portuaires. "Ça ne sert à rien, estime Louis, propriétaire d'un chalutier. Lui aussi reste à quai. Baisser les charges, c'est ce qu'il font pour tout le monde. Mais le cœur du problème, c'est le gazole.

Si les annonces du premier ministre ne sont pas à la hauteur, ces pêcheurs pourraient finir par laisser pour de bon leurs bateaux à quai. "On ne va pas se lever à 3 heures du matin pour aller travailler à perte, déclare Louis. Je suis à deux ans de la retraite. Il n'y a personne qui reprend. Je vais essayer de finir les deux ans pour avoir les annuités. " Ces pêcheurs appellent aussi à mettre en place un vaste plan de soutien sur le long terme pour élargir les aides, moderniser les bateaux et diversifier l'activité. 

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