Indemnité inflation : "Un amortisseur tangible et un engagement de l'État qui n'est pas négligeable", salue l'association CLCV
"Le point fort, c'est la simplicité et que cela touche un public large", estime François Carlier.
"Cela constitue quand même un amortisseur tangible et un engagement de l'État qui n'est pas négligeable", a réagi ce vendredi 22 octobre sur franceinfo François Carlier, délégué général de la CLCV, une association de consommateurs, après l'annonce jeudi soir par le Premier ministre Jean Castex de la mise en place d'une "indemnité-inflation" de 100 euros pour les personnes touchant moins de 2 000 euros nets par mois.
franceinfo : Que pensez-vous de cette indemnité ?
François Carlier : Le point fort, c'est la simplicité et que cela touche un public large. Le gouvernement a vraiment tiré les conséquences de la crise des "gilets jaunes" à savoir que l'augmentation des prix de l'énergie touche beaucoup de gens et pas seulement les gens avec des revenus très modestes, mais toute la large classe populaire moyenne. Il fait une aide pour tout ce public là et je pense que c'est vraiment une bonne chose. Cela va permettre assez rapidement de toucher l'aide sans faire de démarche administrative.
Est-ce que 100 euros c'est suffisant ?
Moi je l'aurais mis à 1 000, mais 100 euros ça fait un engagement de quasiment 4 milliards de l'État. Si j'avais eu à faire un pari hier j'aurais parié sur moins. Une baisse de taxes n'aurait pas fait plus de quatre milliards, donc ce n'est jamais assez, ça ne suffit pas en soi, mais ça constitue quand même un amortisseur tangible et un engagement de l'État qui n'est pas négligeable.
Il faudra attendre décembre, janvier et février pour toucher cette indemnité. Ne risque-t-elle pas d'être noyée dans d'autres hausses ?
La mesure est assez simple et va aller assez vite par rapport à d'autres mesures que l'on peut prendre. Donc, il ne faut pas trop les critiquer sur le fait qu'il faille attendre de deux à quatre mois. Pour verser une somme, cela ne paraît pas trop long. Ce qu'il faut comprendre c'est que la crise de l'énergie ne fait que commencer. Les prix du carburant vont croître, les prix du gaz vont croître, les prix de l'électricité vont croître. On est assez inquiet pour la fin de l'année 2022 et début 2023 pour le gaz et l'électricité.
Après 2022 il faudra que les consommateurs rattrapent les hausses ?
On commence à regarder les marchés et on voit que ce n'est pas bien parti pour la fin d'année 2022, donc on a des vraies inquiétudes. C'est pour ça que le geste d'urgence me paraît intéressant mais la crise va continuer et il y aura probablement d'autres gestes d'urgence à faire dans quelques mois. Il faudra peut-être envisager des réformes de structures parce que les coups de pouce ne suffiront pas.
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