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"Ça enlève 1 000 euros" : pour certains acheteurs, la modification de la prime à la conversion change la donne

Le gouvernement souhaite notamment recentrer cette prime sur les ménages les plus modestes et la destiner aux véhicules qui seront vraiment plus propres.



Article rédigé par Stéphane Iglésis
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'accès à la prime à la conversion change au 1er août 2019. (AURELIEN LAUDY / MAXPPP)

Depuis jeudi 1er août, la prime à la conversion pour ceux qui remplacent une voiture de plus de 20 ans, ou passent à un véhicule moins polluant, est revue à la baisse. Du coup, des acheteurs ont eu ces jours-ci des déconvenues et les vendeurs aussi. L'État dit vouloir mieux cibler ces aides et souhaite aussi économiser de l’argent.

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Pour cela, la ministre des Transports, Elisabeth Borne, veut recentrer cette prime sur les ménages les plus modestes, exclure les véhicules à plus de 60 000 euros et la destiner aux véhicules vraiment plus propres. Pour les revendeurs, mercredi après-midi, c’était encore le grand flou sur les destinataires de la prime.

Si "les véhicules électriques sont éligibles", en revanche, pour ceux roulant à l'éthanol, "il y a une grande question de savoir s'ils vont être éligibles", explique Christophe Bezard-Falgas. Le directeur du garage Autowatt près de Toulouse attendait, mercredi après-midi, de "savoir si ces véhicules vont devenir éligibles à la prime". Mais, cette situation ne l'inquiète pas outre mesure : "Les véhicules à l'éthanol de toute manière, on les vend même sans la prime et les véhicules électriques aussi. C'est juste une petite niche pour certaines sortes de clientèle."

Il faut vraiment ne pas gagner du tout d'argent pour pouvoir en bénéficier.

Stéphane, un acheteur

à franceinfo

Du côté des acheteurs, la donne est différente. Pour sa Fiat Panda essence, Stéphane voit sa prime divisée par deux. "Elle n'a pas 21 ans. Elle est de 98, elle n'est pas de 97. Cela enlève 1 000 euros que l'on aurait pu avoir", explique cet acheteur. Du coup, il "est resté dans le budget qu'[il] s'est fixé et [il] se restreint sur les petits véhicules qui ne consomment pas beaucoup".

Tous n'ont pas fait ce choix. Jean-Louis a dû être "obligé de garder" sa voiture. "Étant une petite retraite, [sa] femme un petit salaire au Smic, ce n'est pas envisageable". Jean-Louis se montre fataliste : "Elle a 7 ans, 116 000 kilomètres. Ce serait intéressant pour moi de la changer, mais bon, on ne va pas se mettre aux abois pour une voiture."

Les vendeurs ont fait de la prévention

Pour autant, les clients ne se sont pas précipités dans les garages. D’ailleurs, Raymond Vié a été prudent "compte tenu des discussions qu'il y avait de la profession avec les services de l'État". Le président du Conseil national des professions de l'automobile en Haute-Garonne et propriétaire de plusieurs garages Peugeot explique qu'"il y a des clients qui se sont manifestés pour avoir la prime, mais [il a] commencé à les sensibiliser à ce que, peut-être, il n'y aurait plus de primes".

Le coût de cette prime à la charge de l'État s'est envolé. Il a déjà dépassé de 300 millions d’euros ce qui était prévu au budget 2019 dans ce domaine, d’où le coup de rabot effectué à partir de jeudi.

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