Bonus écologique : "On ne réussira le passage aux véhicules électriques que si on s'en donne les moyens", prévient la filière automobile
"On ne réussira le passage aux véhicules électriques que si on s'en donne les moyens", a affirmé mardi 13 février sur franceinfo Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA), qui réunit constructeurs et équipementiers automobiles français. Si l'offre de "leasing social" permettant aux moins aisés d'accéder à une voiture électrique pour 100 euros par mois est suspendue, le bonus écologique pour l'achat d'un véhicule électrique perdure. Il va passer de 5 000 à 4 000 euros pour les Français les plus aisés, mais reste à 7 000 euros pour la moitié aux revenus les plus modestes.
"Si on veut arriver à 100% de véhicules électriques en 2035, il faut un niveau d'accompagnement public de bonus significatif", a répété Luc Chatel. Le maintien du bonus écologique "confirme le niveau élevé de soutien de l'Etat à la filière automobile pour le passage à l'électrique", s'est félicité celui qui occupa différents postes gouvernementaux sous la présidence de Nicolas Sarkozy (2007-2012). "On va avoir besoin pendant encore quatre, cinq ans de cet accompagnement de bonus", a-t-il poursuivi. "L'automobile a toujours été un produit populaire. C'est essentiel qu'on puisse avoir demain dans le catalogue des véhicules électriques accessibles au plus grand nombre", a-t-il appuyé.
Luc Chatel demande de la "lisibilité" et de la "stabilité" dans le déploiement des incitations pour l'achat de voitures électriques. "Ce que nous disons au gouvernement depuis le début, c'est qu'il nous faut de la lisibilité, il nous faut de la stabilité, il nous faut de la pérennité", a expliqué le patron de la PFA. Selon lui, les mécanismes visant à encourager l'achat de véhicules électriques sont déjà "complexes" et "il ne faut pas que le consommateur arrive dans une concession et qu'ils ne comprennent rien au dispositif". Il a par ailleurs rappelé la baisse significative du marché de l'électrique en Allemagne où les acheteurs ont été ébranlés par la fin brutale des aides décidée par le gouvernement. "Les Allemands ont décidé d'arrêter leur bonus et on a vu immédiatement un impact avec un effondrement de 50% du marché des véhicules électriques", a-t-il souligné.
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