Auto : l'UFC-Que Choisir dénonce le boom des prix des pièces détachées
L'enquête de l'UFC-Que Choisir présentée ce mardi, a été menée en France et dans plusieurs pays voisins (Allemagne, Belgique et Espagne) qui eux ont libéralisé le marché des pièces détachées. L'association de consommateur s'est attelée à comparer les prix constructeurs ou non de quatorze pièces de carrosserie pour plusieurs modèles de cinq constructeurs automobiles.
Résultat : les prix constructeurs sont partout plus élevés que les autres. Mais la différence réside dans le fait qu'en France, on ne trouve qu'eux, alors qu'ailleurs, les consommateurs ont le choix.
_ Dans l'hexagone en effet, les pièces détachées sont le monopole des constructeurs qui n'hésitent pas à "gonfler les prix". Ce que l'UFC qualifie donc de "double-peine" pour l'automobiliste français. D'autant que les pièces détachées aussi petites soient-elles pèsent lourd dans la facture. Selon l'organisme Sécurité réparation automobile (SRA), elles comptent en moyenne pour 47,3% du coût total en cas de réparation.
Pour l'UFC-Que Choisir, le seul moyen d'inverser la tendance serait donc que la France à son tour libéralise le marché. Et de donner quelques exemples à l'appui : en Espagne, acheter une pièce pour une Renault dans un réseau indépendant coûterait 40% moins cher que chez le constructeur lui-même. Plus confondant encore, en Allemagne, une pièce pour une Peugeot 206 vaudrait 52% de moins chez un vendeur alternatif.
Pourquoi chez les autres et pas en France ? La Commission européenne avait proposé une directive pour harmoniser ce marché, en supprimant dans l'UE la protection des dessins ou modèles de ces pièces. Ce texte d'ailleurs concerne toutes les pièces des produits complexes, type électroménager ou horlogerie.
_ Mais une fois votée par le parlement de Strasbourg, celle-ci est restée bloquée, le Conseil des ministres européens refusant de se prononcer, notamment sous la pression de la France.
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Lire ici les arguments CONTRE cette directive développés devant l'Assemblée nationale.
_ À l'inverse, voici les arguments POUR développés dans cette campagne européenne pour la liberté du marché des pièces de rechange et de la réparation automobile. Exemple : "La sécurité est réglementée par le droit. Elle n’est pas une question de design".L'UFC-Que Choisir réclame donc que la France revienne sur ses positions. Afin de laisser le libre choix au consommateur, de lui éviter de passer la frontières pour trouver un capot ou un phare à moindre prix, de faire baisser les prix hexagonaux et de permettre in fine à certaines voitures d'échapper à la casse (aujourd'hui, au vu du prix des pièces, certaines voitures sont décrétées irréparables). Arguments économiques et écologiques imparables ? Les constructeurs français Peugeot et Renault n'ont pas souhaité répondre.
Cécile Quéguiner, avec agencesOeuvres liées
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