Après Valls, Macron monte à l'assaut sur le chômage
Entre le président et le Premier ministre, Emmanuel Macron tend à choisir le second. Du moins sur la question de l'assurance chômage. Dans une interview au JDD, le ministre de l'Economie emboîte le pas aux déclarations de Manuel Valls, lundi à Londres sur l'indemnisation des chômeurs : "Il ne doit pas y avoir de tabou ni de posture. L'assurance-chômage est en déficit de 4 milliards d'euros; quel responsable politique peut s'en satisfaire? Il y a eu une réforme, elle est insuffisante. On ne pourra pas en rester là ", lance le ministre.
"Un débat légitime" (Valls)
Des propos qui par leur tonalité se raccrochent donc à ceux du Premier ministre qui déclarait que la question du montant et de la durée de l'assurance chômage devait être posée. Un tollé en avait suivi, et Manuel Valls s'en était justifié à l'Assemblée nationale, plaidant que "La question de l'efficacité, de l'équité des règles de ce régime est un débat légitime ".
Hollande veut calmer le jeu
Une "provocation " ont estimé les syndicats, ce qui a suffisamment inquiété l'Elysée pour que François Hollande lâche une petite phrase en mode refroidissement : "Sur l'indemnisation du chômage il y a une convention qui vient d'être signée en 2014 et une autre est prévue en 2016 et il y a une rencontre qui est organisée entre les partenaires sociaux et Pôle emploi ", a-t-il tempéré, évoquant la convention entrée en vigueur le 1er juillet, qui devrait permettre d'économiser 1,9 milliard, en durcissant le régime de certaines catégories, comme les cadres ou les intermittents du spectacle.
"Quand le président parle, les ministres appliquent" (Cambadelis)
Le ministre de l'Economie a d'ailleurs bien entendu ce message et pour faire la synthèse de la tête de l'exécutif, il complète son propos en rappelant que "C'est aux partenaires sociaux qu'il appartient de faire avancer les choses ". Mais pour ajouter un peu plus loin : "comme l'Etat garantit financièrement le régime, il peut aussi reprendre la main si les blocages sont trop lourds. Le sujet reviendra en temps voulu ". "Quand le président parle, les ministres appliquent ", grogne ce dimanche le patron du PS, Jean-Christophe Cambadelis.
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