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Air France rattrapée par le TGV

Air France envisage de supprimer 1.000 emplois d'ici 2016 en province en raison de la concurrence du TGV, mais sans licenciement. Certaines lignes doivent fermer ou se redéployer sur Roissy.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France &copy Air France / Sylvain Cambon)

L'Hexagone n'est plus le jardin d'Air France. Et ce n'est pas une autre compagnie aérienne qui l'envoie en zone de turbulences, mais le TGV. Les dessertes Paris-Province sont sévèrement impactées par le rail. Le tout nouveau TGV Est en est le meilleur exemple : en octobre dernier, Air France avait estimé que le nouveau train lui ferait perdre un demi-million de passagers par an.

Coûts des billets, longueur des procédures d'embarquement, distances aéroports-centres-villes, problèmes de régularité. Le système des “navettes”, ces vols à fréquences rapprochées entre Paris et quelques grandes villes de province, n'a pas permis de faire face au TGV. qui lui, subit peu de retards : la SNCF, seul exploitant du réseau ferré, rend le TGV toujours prioritaire en cas de problème. Les contrôles aériens n'en font pas autant pour Air France. Le ciel, c'est bien connu, appartient à tout le monde.

C'est donc un millier d'emplois qui pourraient être supprimés en province par Air France. Pas de licenciement au programme, mais des mutations et surtout des départs en retraite non remplacés.

L'autre conséquence, ce sont les fermetures et redéploiements de lignes.

  • Orly-Lyon, est d'ores et déjà réduit à un vol par jour. Il est maintenu pour permettre aux lyonnais de rejoindre les vols sur les Antilles, qui, eux, partent d'Orly.
  • Orly-Rennes va fermer dès le 30 mars.
  • Orly-Avignon va fermer au mois d'août.
  • Orly-Marseille sera amputé de deux vols quotidiens.

    Mais Air France profite aussi de la concurrence du TGV pour se redéployer sur sa plate-forme amirale, Roissy-Charles-de-Gaulle. Elle renforce sa politique de “hub”, initiée en 1997, et qui consiste à faire de Roissy une plaque-tournante de correspondances.

    Résultat, certaines fermetures de lignes sur Orly seront compensées en augmentation de capacité sur Roissy. C'est à dire que la compagnie affectera des avions plus gros sur ces villes. Ainsi, Roissy-Marseille sera desservie par des Airbus A 321 au lieu des A 319 actuels. Même principe pour la ligne Roissy-Rennes. Sur Lyon, Air France va rajouter un vol par jour, portant la fréquence à sept vols quotidiens. Seule la ligne d'Avignon est une fermeture sèche.

    Grâce à ce tour de passe-passe, Air France peut annoncer une très légère augmentation de ses capacités sur la France métropolitaine : plus 0,1%. Simplement, si les rennais veulent aller aux Antilles avec Air France, depuis Orly donc, ils devront aller à l'aéroport... en train.

    Grégoire Lecalot

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