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Affaire Renault : Pélata démissionne de son poste de DG

Des têtes devaient tomber. C'est ce qu'Éric Besson, le ministre de l'Industrie, avait laissé entendre, juste avant le conseil d'administration crucial qui se tenait ce lundi après-midi. La première est donc celle de Patrick Pélata, n°2 de l'entreprise, mais fusible n°1. Il aurait présenté sa démission, aussitôt acceptée. Trois cadres ont aussi débarqués, et trois autres encore relevés de leurs fonctions. La direction de Renault confirme enfin un accord d'indemnisation avec les trois cadres victimes de cette affaire et licenciés à tort.
Article rédigé par franceinfo
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Le conseil d'administration était déjà fini depuis une heure. Mais la consigne était claire : motus jusqu'à la fermeture de la Bourse de Paris, histoire de ne pas impacter le titre-maison. Pourtant, il n'y avait plus grand suspense. Le ministre de l'Industrie avait déjà lâché l'information : quatre personnes devaient payer, selon les conclusions de l'audit sur "l'affaire Renault", cette fausse affaire d'espionnage qui avait amené la firme à accuser à tort trois de ses cadres.

L'information est cependant tombée quelques minutes avant l'heure. Une indiscrétion, donnant Patrick Pélata démissionnaire. Le directeur général délégué aurait quitté son poste... mais resterait dans le groupe. Une heure après, Renault confirme qu'il se verra en effet proposer "d'"autres fonctions" au sein de l'alliance Renault-Nissan.

C'est lui qui avait annoncé début mars que le constructeur
au losange tirerait "toutes les conséquences, jusqu'au niveau le
plus haut de l'entreprise, c'est-à-dire jusqu'à (lui-même)" en
cas d'erreur. Patrick Pélata avait d'ailleurs déjà présenté sa démission lors du dernier conseil d'administration extraordinaire le 14 mars. Mais le PDG Carlos Ghosn l'avait alors refusée pour ne pas aggraver la crise.

Qui sont les autres têtes ? Trois cadres dirigeants ont été eux débarqués, dont Rémi Pagnie, directeur de la sécurité chez Renault, et Dominique Gevrey, déjà mis en examen pour escroquerie et écroué le 13mars. C'est lui qui avait formulé de fausses accusations. Enfin, trois cadres encore ont eux été relevés de leurs fonctions.
_ Si des "fautes ont été commises, il faut que ceux qui en sont responsables s'en aillent dès lors que la faute le justifie", avait déclaré plus tôt Christine Lagarde, la ministre de l'Économie.

Accord d'indemnisation

Enfin outre ces sanctions, la firme automobile a annoncé être parvenue à un accord pour indemniser les trois cadres qui eux ont fait les frais de cet imbroglio. Le montant est estimé entre 5 et 10 millions d'euros, montant couvert par les bonus et stock options auxquels ont renoncés les dirigeants considérés comme responsables de l'affaire.

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